Dans après-midi du 22 janvier, le président français Emmanuel Macron avait dit attendre «des clarifications» de la part du Burkina Faso sur une éventuelle demande de départ des troupes françaises. Dans la soirée, la présidence française avait indiqué attendre une confirmation de la position burkinabé au «plus haut niveau». Eh bien, c’est chose faite.
Le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso a confirmé le 23 janvier que les autorités de Ouagadougou avaient demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays, dans un délai d’un mois. «Ce que nous dénonçons c’est l’accord qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso. Il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France», a précisé Jean-Emmanuel Ouedraogo, porte-parole du gouvernement burkinabè, dans une interview sur la Radio-Télévision du Burkina (RTB).
Les forces françaises sont basées à Ouagadougou sur la demande du Burkina Faso et de ses autorités. «Cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses, elle est prévue dans les termes de l’accord militaire», a poursuivi le porte-parole du gouvernement burkinabè, indiquant que la dénonciation des accords laissait «un mois à l’autre partie pour accéder à cette requête». Le Burkina héberge actuellement un contingent de près de 400 forces spéciales françaises, la force Sabre.
«Au stade actuel nous ne voyons pas comment faire plus clair que cela», a déclaré Jean-Emmanuel Ouédraogo. Pour lui cette demande de départ des forces françaises «n’est pas liée à un événement en particulier». «C’est lié à la volonté aujourd’hui, des autorités de la transition et de l’ensemble des Burkinabè, d’être les acteurs premiers de la reconquête de notre territoire», a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso, en particulier dans sa moitié nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI) qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés. Le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre 2022 s’est donné pour objectif «la reconquête du territoire» sur les groupes djihadistes. Une opération qu’il entend désormais mener sans les forces françaises.