Donnant des nouvelles du cancer qui le ronge depuis 2017, l’ancien homme politique français et dirigeant de l’Olympique de Marseille admet que les résultats de ses derniers examens ne sont guère probants.
Bernard Tapie continue de se battre contre le cancer. Dans un entretien diffusé dimanche 24 novembre 2019 sur TF1, il est revenu sur son combat contre la maladie en précisant que son cancer s’était désormais étendu aux poumons à la lumière des résultats d’examens passés la semaine précédente.
« Les nouvelles ne sont pas bonnes. J’ai eu la peau, l’œsophage, l’estomac, la corde vocale, maintenant ce sont les poumons », résume l’homme d’affaires. « Je ne suis pas dans une phase terminale », nuance-t-il. Toujours combatif et optimiste, l’ancien patron de l’Olympique de Marseille (OM) se veut rassurant. « Il faut dire une chose aux cancéreux : la science va tellement vite que la perspective de guérison d’un cancer peut changer en 15 jours », réplique-t-il. Âgé de 76 ans, l’homme subodore ce virage comme étant le dernier et s’esquisse dans une sorte de bilan. Au cours de l’entretien, il admet « être croyant » et évoque même la vie après la mort. « Je ne vais pas faire un dessin de ce que peut espérer un croyant…Je n’ai pas trop fait de misères dans la vie et donc j’espère en être récompensé », souhaite-t-il comme, dans les textes saints, l’apôtre Paul dans une épître à Timothée. Avec humour, il fait son choix entre le paradis et l’enfer. « Y a quelqu’un qui disait : « J’hésite entre le paradis et l’enfer parce que j’y ai des amis partout ». C’est vraiment mon cas », sourit-il, en affirmant ne « vraiment pas » avoir peur de la mort. Plus loin, l’habitué des grands challenges se découvre une nouvelle mission.
Son nouveau combat
Les supporters de l’OM multiplient par milliers les messages de soutien à celui qu’ils surnomment le « Boss », depuis l’annonce de sa maladie il y a deux ans. Bernard Tapie considère son combat contre son mal comme une nouvelle mission vis-à-vis de plus de 400 000 malades du cancer en France.
« Si on a eu la chance d’être désigné par le hasard et les circonstances pour être un de ceux qui leur parle, je suis content de cette mission. J’en avais plein avant, c’était du football, le Tour de France, de la musique ou du théâtre. C’est une autre forme de communication mais qui est tellement importante pour moi », ajoute-t-il.
Trajectoire d’un combattant
Né le 26 janvier 1943 dans le 20e arrondissement de Paris, Bernard Tapie est, successivement ou simultanément, dirigeant d’un groupe d’entreprises dans le domaine du sport dont Adidas et l’OM, animateur de télévision et dans une certaine mesure acteur de cinéma. Engagé en politique, il est ministre de la Ville au sein du gouvernement Bérégovoy, député français élu dans les Bouches-du-Rhône, ensuite député européen et conseiller général des Bouches-du-Rhône. Redevenu homme d’affaires à la fin des années 2000, il est actuellement gérant du Groupe Bernard Tapie et détient 89 % du groupe La Provence, qui édite les journaux La Provence et Corse-Matin. En 2016, sa fortune est estimée à 150 millions d’euros et se hisse à la 400e place en France.
Plusieurs fois impliqué dans des affaires judiciaires, il a été notamment condamné à de la prison ferme pour « corruption » et « subordination de témoins » dans l’affaire VA-OM, et aussi pour « fraude fiscale » dans l’affaire du Phocéa. Il écope d’une peine de prison avec sursis et à une interdiction de gérer pour « abus de biens sociaux » dans l’affaire Testut, pour « faux, usage et recel de faux, abus de confiance et de biens sociaux » dans l’affaire des comptes de l’OM, et à rembourser à l’État les 404 millions d’euros indument perçus dans le cadre de l’affaire Tapie-Crédit lyonnais. Mis en examen pour « escroquerie en bande organisée » et « détournement de fonds publics » dans cette même affaire, il est relaxé en 2019.