Avec un bilan de 1 770 cas confirmés et 35 décès selon les chiffres officiels, le président Patrice Talon a réduit les célébrations officielles en une dizaine de minutes. Le temps du dépôt d’une gerbe de fleurs sur la place du monument aux morts, et une participation à une modeste cérémonie de prise d’armes et de revue des troupes devant un léger détachement de la police républicaine, de l’armée de l’air, des forces navales, de l’armée de l’air et de la garde nationale, une composante nouvellement créée au sein de l’armée.
Le 1er août 2020, le Bénin a célébré le soixantième anniversaire de son accession à l’indépendance sans les traditionnelles festivités. Le défilé des forces de sécurité et de défense a notamment été annulé. Pendant les cérémonies qui ont duré une dizaine de minutes, en dehors des présidents d’institutions et des ministres, il n’y a eu aucun invité. Les anciens présidents Soglo et Boni Yayi à qui Talon a rendu hommage, n’étaient pas présents. Le moment le plus long des célébrations reste incontestablement le message délivré la veille par le président Patrice Talon. « La célébration de cette fête nationale intervient dans un contexte tout particulier, marqué par la pandémie de COVID-19. C’est la plus grave crise sanitaire de notre temps. Elle se double d’une crise économique tout aussi préoccupante », a souligné Patrice Talon. Le président béninois a par ailleurs affirmé avoir mis en œuvre « une politique de riposte courageuse, avec des moyens financiers importants », en vue de « prévenir la propagation de la pandémie et d’assurer la prise en charge efficace des personnes affectées ». Le gouvernement a notamment annoncé son intention de soutenir les exploitations agricoles et les petites et moyennes entreprises grâce à un programme financier de 100 milliards de F CFA.
La marche du Dahomey au Bénin
Membre de la fédération de l’Afrique-occidentale française (A-OF) depuis sa création, en 1895, le Dahomey devient une république, au sein de la Communauté française, en décembre 1958. Une première Constitution prévoit la tenue d’élections qui permettent à Hubert Maga, du Mouvement démocratique dahoméen (MDA), de former un gouvernement en mai 1959. Après avoir refusé de se joindre à la République du Mali, le Dahomey, un membre du Conseil de l’entente Sahel-Bénin, proclame son indépendance le 1er août 1960 sans avoir conclu d’entente préalable de coopération avec la France. Toujours sous Hubert Maga, devenu président et chef du gouvernement, une nouvelle Constitution plus autoritaire est adoptée. L’agitation sociale perdure et, le 28 octobre 1963, survient un coup d’Etat au cours duquel Hubert Maga perd le pouvoir aux mains du colonel Christophe Soglo. L’Assemblée nationale est alors dissoute et la Constitution suspendue. Hubert Maga se réfugie en Côte d’Ivoire, mais continue depuis Abidjan d’intervenir dans la vie politique tumultueuse du Dahomey. Entre 1963 et 1972, le pays connaît une série de cinq coups d’Etat, et pas moins de onze présidents. A la faveur d’un coup d’Etat, Mathieu Kérékou prend le pouvoir le 26 octobre 1972. Cet ancien soldat de l’armée française devenu colonel instaure un pouvoir militaire d’inspiration marxiste-léniniste, avec l’appui du Parti de la révolution populaire du Bénin (PRPB). En 1975, l’appellation « Dahomey » est supprimée, au profit de « République populaire du Bénin ».