Après plusieurs jours d’affrontement interne, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), la droite allemande a entériné, le 20 avril, la candidature du centriste Armin Laschet aux élections fédérales de septembre pour succéder à Angela Merkel. Son rival, le populaire Bavarois Markus Söder, a consenti sa défaite et s’est retiré de la course lors d’une conférence de presse depuis Munich. « J’ai téléphoné à Armin Laschet et je l’ai félicité », a déclaré Markus Söder, promettant de soutenir son ancien rival « sans rancune et de toutes ses forces » dans la perspective des élections législatives du 26 septembre.
A l’issue de ce scrutin, Angela Merkel qui totalise 16 ans à la tête de l’exécutif se retirera. L’actuelle chancelière a envoyé ses « chaleureuses félicitations » à Armin Laschet, 60 ans, président de la CDU, principale formation politique en Allemagne. Au vu des sondages, le centriste a encore de bonnes chances d’emporter la chancellerie. Pour cela il va devoir pour cela faire remonter sa cote de popularité en berne. Dans le dernier baromètre Infratest dimap du 16 avril, seuls 15 % des sondés jugeaient qu’il serait un bon candidat à la chancellerie. Ce manque de crédibilité, Armin Laschet le doit à plusieurs erreurs.
En mars 2020, au plus fort de la pandémie de COVID-19, il a plaidé contre des mesures trop strictes, avant de brusquement changer d’avis face à la formation de foyers de contamination dans sa région. Une volte-face qu’il a reproduit à l’identique, alors que l’Allemagne entrait un an plus tard dans la troisième vague de la pandémie. Même s’il n’a pas été mis en cause, il a aussi dû se défendre d’accusations de népotisme concernant des commandes de masques par son gouvernement régional. Prenant le contrepied des sondages, celui que certains surnomment « le gentil M. Laschet », trop mou, trop libéral, trop rhénan, a prouvé qu’il est capable de gagner une lutte pour le pouvoir.
Le 16 janvier, Armin Laschet a été élu président de la CDU face à Friedrich Merz, par 521 voix contre 466 lors d’un congrès virtuel. Centriste réputé proche d’Angela Merkel, il incarne l’option de la continuité. Amateur de carnaval et européen fervent, le ministre-président du land le plus peuplé d’Allemagne, 18 millions d’habitants, est un pur Rhénan. Né le 18 février 1961 à Aix-la-Chapelle, juriste de formation, il est d’abord devenu journaliste. Puis, ce catholique pratiquant qui avait pris sa carte de la CDU à 18 ans s’est laissé convaincre de s’engager dans le champ politique.