Un tribunal sud-africain a jugé vendredi 22 Novembre 2019 irrecevable la demande d’appel de l’ancien président Jacob Zuma, qui tente d‘échapper à un procès pour corruption dans une vieille affaire de contrat d’armements.
Dans un très bref verdict, la Haute Cour de Pietermaritzburg dans l’Est du pays a annoncé que la demande de M. Zuma de faire appel a été rejetée. Le tribunal a aussi rejeté la demande d’appel du groupe de défense et d‘électronique français Thales, poursuivi dans cette affaire.
Jacob Zuma, au pouvoir de 2009 à 2018, est accusé d’avoir touché 4 millions de rands environ 245.000 euros au cours actuel de pots-de-vin de Thales, dans le cadre d’un énorme contrat d’armement de 51 milliards de rands soit environ 3 milliards d’euros attribué en 1999. Jacob Zuma et Thales, qui a remporté une partie de ce contrat pour l‘équipement de navires militaires, ont toujours nié les allégations.
La défense de M. Zuma avait demandé à faire appel arguant que le dossier souffrait d’interférence politique. Le parquet avait estimé de son côté qu’il n’y avait pas de base solide et rationnelle pour justifier cet appel. Après le revers essuyé vendredi, les deux co-accusés, M. Zuma et Thales, ont encore la possibilité de faire appel auprès d’une instance judiciaire sud-africaine supérieure.
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, contraint de démissionner en 2018 à la suite de scandales, avait été jugé pour la première fois en 2019 pour corruption par la justice sud-africaine, déterminée à ne pas abandonner les poursuites le visant dans une vieille affaire d’armement. Au début de cette année, l’ancien président avait demandé l’abandon des poursuites pour corruption, blanchiment d’argent et racket dans ce dossier, s’estimant victime d’une chasse aux sorcières.
Rejeté par sa famille politique
Il a été remplacé par le nouveau patron de l’ANC, Cyril Ramaphosa, qui a promis de nettoyer son parti et le pays de la corruption. Mais le début du procès avait été retardé compte tenu des possibilités d’appel. Cette affaire a déjà connu de multiples rebondissements judiciaires. Les accusations lancées contre Jacob Zuma ont été suspendues puis rétablies à plusieurs reprises, au gré des recours et de décisions controversées du parquet général. Selon l’accusation, Jacob Zuma a été rémunéré pour éviter à Thales des poursuites pour corruption, via son ami et conseiller financier Schabir Shaik, condamné pour sa participation à cette affaire à quinze ans de prison dès 2005. A l’époque des faits, Jacob Zuma était ministre de sa province du KwaZulu-Natal (nord-est), avant de devenir vice-président de l’ANC au pouvoir, puis du pays (1999-2005). Le dossier remonte à une vingtaine d’années, mais l’ancien président Zuma est également soupçonné de corruption dans d’autres affaires beaucoup plus récentes, du temps de sa présidence.