La sortie d’un responsable onusien à propos du dossier Karim Wade, donne des sueurs froides au gouvernement de Macky Sall.
L’idée d’une réparation du préjudice « judiciaire» subi par Karim Wade, suite à sa condamnation par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, le 23 mars 2015, à une peine d’emprisonnement ferme de 6 ans et une amende de 138 milliards de FCFA, secoue le landerneau politique, diplomatique et judiciaire du Sénégal. L’affaire a occupé le devant de la scène suite à une déclaration faite par un membre de la délégation sénégalaise qui a pris part à la 127ème session du Comité des droits de l’Homme des Nations unies, les 14 et 15 octobre 2019 à Genève.
Selon le journal L’observateur, par la voix du Directeur des droits humains au ministère de la Justice, le Sénégal a promis de faire des concessions à Wade-fils. « Le Sénégal est prêt à allouer une réparation » a, selon le journal, juré la main sur le cœur, le Directeur des droits humains, Moustapha Ka. Suffisant pour que la chancellerie se mette dans tous ces états, dans un contexte où le dossier Karim Wade est revenu sur la table avec le réchauffement constaté depuis le 27 septembre à Massalikoul Jinaan entre Macky Sall et son prédécesseur et ancien mentor, Abdoulaye Wade.
Sur ces entrefaites, c’est une demande d’explication qui a été servie, toujours selon la même source, à l’auteur de cette sortie devant une institution onusienne considérée comme des « libertés prises à Genève ».
La société civile demeure toujours mobilisée
Des voix s’élèvent pour demander un réexamen de l’affaire Karim Wade, toujours exilé au Qatar. Ce sont notamment de hauts fonctionnaires qui ont relancé la demande, avant d’être suivis par une partie de la société civile. Le dossier a été relancé par un surprenant imbroglio au sommet de l’État. Devant l’ONU, deux hauts fonctionnaires sénégalais ont laissé la porte ouverte. Les avocats du fils d’Abdoulaye Wade se sont engouffrés dans cette brèche et disent, ce dimanche 20 octobre, prendre acte d’un tel engagement de l’État du Sénégal.
Une partie de la société civile demande aussi un réexamen de l’affaire. Pour Seydi Gassama, directeur d’Amnesty International Sénégal, l’État doit appliquer les mesures des Nations unies, réexaminer l’affaire Karim Wade.