Déterminé à déconstruire l’héritage de Barack Obama, l’administration Trump fait des Etats-Unis le seul pays à se désengager de ce texte signé par 197 pays fin 2015.
« Aujourd’hui, les Etats-Unis entament le processus de retrait de l’accord de Paris. Conformément aux termes de l’accord, les Etats-Unis ont soumis une notification formelle de leur retrait aux Nations unies. Le retrait sera effectif un an après la notification », a déclaré le chef de la diplomatie Mike Pompeo dans un communiqué. Cette annonce traduit dans les faits la volonté exprimée le 1er juin 2017 par le président Donal Trump : « L’heure est venue de quitter l’accord de Paris ». « J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris», justifiait-il.
Seulement ce choix ne pouvait se réaliser immédiatement. Selon le texte négocié fin 2015 par Barack Obama, aucun pays ne pouvait sortir avant le troisième anniversaire de son entrée en vigueur, le 4 novembre 2016. Lundi 4 novembre 2019 a été saisi comme balle au bond par Donal Trump pour amorcer la sortie d’un accord visiblement bien encadré, car les textes prévoient une période d’un an pour rendre concret tout départ.
Le départ concret des accords de Paris n’aura donc lieu au plus tôt que le 4 novembre 2020, au lendemain de la prochaine élection présidentielle aux Etats-Unis, à l’occasion de laquelle Donald Trump briguera un second mandat. Tous les candidats démocrates de poids ont déjà annoncé qu’ils réintégreraient l’accord s’ils gagnaient le scrutin.
Principales réactions à l’annonce du retrait américain
« Nous espérons que les États-Unis feront preuve de davantage de responsabilités et qu’ils contribueront davantage au processus de coopération multilatérale, au lieu d’ajouter de l’énergie négative », a indiqué un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, après avoir « déploré » l’officialisation la veille du retrait décidé par Donal Trump.
« Cela porte atteinte à l’accord de la manière la plus sérieuse qui soit, car il s’agit d’un pays leader en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Sans la plus grande économie au monde, il est même difficile de parler d’accord climatique », a confié le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« Nous le regrettons et cela rend encore plus nécessaire le partenariat franco-chinois sur le climat et la biodiversité », a indiqué l’Elysée alors que le président Emmanuel Macron entamait mardi à Shanghai la deuxième journée d’une visite en Chine.
Donald Trump tient une promesse de campagne
Le président américain perçoit l’accord de Paris sur le climat comme un complot contre l’Amérique. Il exécute donc sa promesse de campagne de retirer les Etats-Unis de cet accord. « Réduire nos émissions de carbone nuit à notre économie », a estimé le président américain en énumérant les millions d’emplois détruits. « Cet accord est une punition injuste pour l’Amérique. Le premier pollueur mondial est la Chine », pousse Donal Trump qui trouve totalement « injuste » l’accord de Paris.