En 20 ans de guerre contre les Taliban, plus de 2 300 militaires américains ont été tués et plus de 20 000 blessés, ainsi que plus de 450 Britanniques et des centaines d’autres nationalités. Mais c’est le peuple afghan qui a subi le plus de pertes, certaines études suggérant que plus de 60 000 membres des forces de sécurité ont été tués. Près de 111 000 civils ont été tués ou blessés depuis que les Nations unies ont commencé à enregistrer systématiquement les pertes civiles en 2009. Après 20 ans de guerre, les Taliban, ennemis jurés d’hier, sont devenus des partenaires des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme.
En février 2020, l’administration Trump et les Taliban signent un « accord de pacification » de l’Afghanistan qu’ils préparent depuis des années. En vertu de cet accord, les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN acceptent de retirer toutes leurs troupes en échange d’un engagement des Taliban à ne pas laisser Al-Qaida ou tout autre groupe extrémiste opérer dans les zones qu’ils contrôlent. « Après vingt ans, j’ai appris à contrecœur qu’il n’y avait jamais de bon moment pour retirer les forces américaines », a affirmé Joe Biden, le 16 août, lors d’une allocution télévisée au lendemain de la prise de pouvoir des Taliban en Afghanistan. L’histoire retient que Christopher Donahue, le commandant de la 82e division aéroportée, a été le dernier soldat américain à quitter l’Afghanistan, le 30 août. « La vérité est que tout cela s’est déroulé plus rapidement que nous ne l’avions prévu », a concédé le 46e président des Etats-Unis.
Le 7 septembre, les Taliban ont présenté un gouvernement ne comportant ni étrangers ni femmes. Mohammad Hassan Akhund, le Premier ministre, est un proche du mollah Omar, fondateur des talibans, recherché par les Etats-Unis pour terrorisme. Sirajuddin Hakkani, le ministre de l’Intérieur, aurait des contacts étroits avec Al-Qaïda. « Nous comprenons que les talibans présentent cela comme un cabinet provisoire. Nous le jugerons ensuite sur ses actions », a déclaré Antony Blinken, le patron de la diplomatie américaine. Considérant les affiliations et les antécédents de certains membres du nouveau gouvernement afghan, l’on est en droit de se demander si les Etats-Unis sont véritablement à l’abri de nouvelles attaques terroristes ? Le 11 septembre 2001, les attentats perpétrés aux Etats-Unis ont tué près de 3 000 personnes.