Pour cette plateforme internationale d’échanges, de réflexions, de partage et d’affaires, réunissant des chefs d’entreprises, des dirigeants d’organisations nationales et multilatérales, c’est à cette condition que les PME pourront profiter pleinement des opportunités qu’offre la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
En effet, les experts (Gregor Binker, Joseph Nguene Nthepe, Mohamed Iya Habib, Jean Stéphane Menga et Engelbert Olomo Eteke) ont soutenu que les zones économiques spéciales sont la clé du développement de l’Afrique, comme cela été le cas dans plusieurs régions de la Chine qui n’étaient que de simples villages de pêcheurs au début des années 1980. Ces villages sont devenus par la suite de grands pôles industriels grâce aux ZES. Ces zones permettent aux PME de bénéficier d’une réduction du coût des investissements à travers les incitations, la formation de la main-d’œuvre et l’attrait des services spécialisés complémentaires.
Ainsi, les produits des ZES sont transformés localement à moindre coût. Cette transformation locale permet de mieux bénéficier des libéralisations prévues par la Zlecaf. Toutefois, les experts ont recommandé que l’Afrique puisse également investir dans la transformation locale des matières minières. Car jusqu’ici, ledit secteur est resté l’apanage des grandes firmes occidentales.
Des réponses attendues aux difficultés énergétiques
Les experts des hydrocarbures et mines (Jean Perrial Nyodog, Paul Odambi, Serge Madola et Patrick Essame) ont pour leur part attiré l’attention sur la faible industrialisation des PME en Afrique qui détient pourtant le tiers des réserves minières mondiales. Seulement, le continent ne consomme que 6% de l’énergie produite dans le globe, en même temps qu’elle est le continent qui a le moins de raffineries de pétrole.
Ce panel a recommandé d’adopter une nouvelle politique énergétique en Afrique qui doit s’adosser sur la politique d’industrialisation. Dans cette veine, ils ont plaidé pour le mix énergétique comme porte de sortie de tous les goulots d’étranglement décriés dans le secteur industriel. Pour parvenir à cette industrialisation des PME, ces experts de PML ont également suggéré des financements alternatifs dans un contexte où la plupart de cette catégorie d’entreprises n’est pas éligible sur le marché financier classique ou boursier.
Depuis octobre 2022, certains pays africains ont commencé des échanges dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, qui représente un marché de 1,2 milliard de consommateurs, et un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains pour les 54 États membres de l’Union africaine. Cette zone de libre-échange se donne à voir comme étant une opportunité d’accélération de l’industrialisation des pays, de l’intégration économique, soutenus par l’ouverture plausible aux marchés des capitaux et à la consommation.
Cependant, indique PML, quels que soient les fondements solides des objectifs de la Zlecaf, ceux-ci resteront hors d’atteinte, si les entreprises africaines ne sont pas en mesure de tirer pleinement parti des possibilités et opportunités qu’offre la zone, en termes d’échanges et d’investissements.
Amélioration de la santé des PME comme option
Depuis quelques années, le développement des PME africaines est devenu un sujet de premier plan et, aujourd’hui, il est au cœur des préoccupations avec la crise économique qui accompagne la pandémie de Covid-19. En effet, les PME constituent le cœur du tissu économique africain, représentant près de 90 % des entreprises et une très grande majorité des emplois. Parce qu’elles répondent à des besoins essentiels du quotidien comme ceux aussi divers que se loger, se nourrir ou encore se soigner, ces entreprises se positionnent en créatrices de solutions pour des problématiques sociales et sociétales. Pour répondre aux besoins de financements des PME, il est important de prendre en compte la nature socio-économique des PME, dont une grande partie opère dans le secteur informel. Les banques traditionnelles, de par leur organisation, ne peuvent être des interlocuteurs adaptés pour ces entreprises, à l’inverse des systèmes financiers décentralisés (SFD) qui incluent les institutions de micro ou mésofinance. C’est pourquoi soutenir les SFD qui représentent 15 millions de clients en zone Uemoa par exemple, ou en Afrique Centrale dans le cadre des plans de relance économique, fait sens pour relancer l’économie réelle.