Le 17 janvier 2011, à l’ouverture du comice agropastoral d’Ebolowa, le président Paul Biya avait positionné l’élevage au cœur de sa vision stratégique. « Le Cameroun compte avant tout sur le secteur primaire, notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’artisanat, pour devenir, à l’horizon 2035, un pays émergent », rappelait-il alors. Se situant dans le sillage de l’implémentation de la vision du chef de l’Etat, les campagnes de vaccination de masse contre la peste des petits ruminants sont une initiative de la communauté internationale portée par l’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE) et la FAO. De concert avec le reste du monde, le Cameroun s’est engagé à éradiquer cette dangereuse maladie qui tue des milliers de moutons et de chèvres, appauvrissant ainsi de millions de populations, en particulier les plus démunies, les pauvres, les femmes, les personnes âgées. La campagne lancée, le 20 octobre, par Dr Taïga, le ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), s’inscrit en droite ligne de la stratégie mondiale de contrôle et d’éradication de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030. « Une chèvre ou un mouton non vacciné est un danger pour tous les autres petits ruminants du Cameroun », a déclaré Dr Taïga, exhortant les populations et éleveurs camerounais, du triangle national, à faire vacciner gratuitement leurs bêtes du 20 octobre au 20 novembre 2020. « Une chèvre ou un mouton vacciné est immunisé pour trois ans », a-t-il déclaré.
L’opération, initiative du projet de développement de l’élevage (PRODEL), est financée par la Banque mondiale à hauteur de 300 millions de F. La finalité de la campagne lancée est de protéger à jamais cette espèce animale, importante source de protéines, à travers viande et lait, à un coût très accessible. Les petits ruminants représentent également une source importante d’épargne du fait d’importants revenus issus de leur vente sur pied et des produits dérivés. Pour la réussite de cette campagne de proximité, des centaines de jeunes vétérinaires, installés en clientèle privée dans le cadre de la promotion de l’entrepreneuriat-jeunes au Minepia, ont reçu des matériels appropriés, notamment des motos et les kits de vaccination.
« Le vaccin administré à un mouton ou une chèvre n’a d’effet ni sur le goût de la viande ou du lait produit ni sur la santé de l’homme qui les consomme. Mais en général, la vaccination est sans objet pour les animaux destinés à l’abattage car elle engendre plutôt une perte d’argent chez l’éleveur », a conseillé Dr Bourdane, spécialiste national en santé animale au PRODEL. Sur les tenants et les aboutissants de la deuxième campagne de vaccination, il a indiqué que « le vaccin utilisé contre la peste des petits ruminants protège l’animal au moins pendant trois années ». La situation géographique du Cameroun faisant de lui un carrefour entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, de milliers de petits ruminants venant des pays voisins y transitent pour aller dans les zones riveraines ou pour être vendus dans nos différents marchés à bétail. C’est pour cette raison que le PRODEL a décidé de conduire trois campagnes de vaccination de masse successives de 2019 à 2021.
A Ngomedzap, au nom de la solidarité gouvernementale, le Minepia était entouré de plusieurs membres du gouvernement. Grégoire Owona, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mounouna Foutsou, le ministre de la Jeunesse et l’Education civique, Gabriel Mbairobé, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, étaient parmi les vaccinateurs du jour. Naseri Paul Bea, le gouverneur de la région du Centre était à la tête de la délégation des autorités administratives du département du Nyong-et-So’o. Bleue Régine Tsoungui, maire de la Commune de Ngomedzap, a eu le privilège de souhaiter la bienvenue à tout ce beau monde, mobilisé dans le strict respect des mesures barrières prescrites par le gouvernement de la République pour stopper la propagation du COVID-19, soucieux du bien-être du petit bétail et, partant, des éleveurs.