Ainsi, pour répondre à la demande, la compagnie lance dès le vendredi 30 octobre, un nouveau vol entre Douala et Yaoundé. Le départ, le matin, à partir de Douala est fixé à 7h et de Yaoundé à 8h 15. Le retour, le soir, de Douala est fixé à 17h et de Yaoundé à 18h.
Jusqu’ici, il y avait un seul vol de Yaoundé à Douala et de Douala à Yaoundé, le lundi. Idem mardi et dimanche. Le reste du programme est établi comme suit : le dimanche il y a un vol Yaoundé-Maroua et Maroua-Yaoundé. Toujours le lundi, il y a un vol Yaoundé-Garoua et Garoua-Yaoundé.
La Camair-Co a reporté la reprise des activités du 16 au 18 octobre derniers. Et pour cause, l’entreprise ne disposait pas d’une assurance. Mais depuis lors, elle a recommencé à desservir les destinations domestiques après une cessation d’activité de pratiquement huit mois, pour cause de problèmes financiers, flotte sans maintenance et un top management qui se faisait la guerre.
L’Etat, unique actionnaire de la compagnie, a dû alors y injecter près de 16 milliards FCFA au cours des trois derniers mois pour son redécollage. Selon le ministère des Transports, la tutelle technique, cette enveloppe a servi au « règlement d’une partie des arriérés des salaires du personnel [au moins quatre mois, NDLR], de la prime d’assurance des avions, du système de réservation et d’émission des billets SITA, des droits de douane, des pièces de rechange de l’aéronef MA60 et de certaines charges inhérentes au redémarrage des activités de la compagnie ».
Un redressement de l’entreprise aujourd’hui lointain
La décision de la direction générale annonçant la mise en congés techniques des 2/3 du personnel en vue de poursuivre le plan d’exploitation de l’entreprise avait provoqué en juin 2020 un niet catégorique des syndicats. Englué dans d’énormes difficultés avec un endettement de plus de 30 milliards de FCFA, la Compagnie nationale qui vat du mal à assurer la desserte domestique et régionale dans quelques capitales d’Afrique centrale et de l’Ouest a vu ses difficultés se renforcer avec l’apparition de la pandémie du Coronavirus.
La décision des autorités camerounaises du 17 avril 2020 annonçant le plan de riposte contre la pandémie avec entre autres, la fermeture des frontières n’était pas de nature à arranger les choses. Ainsi, à compter de lundi 22 juin 2020, l’entreprise avait mis en chômage technique « le personnel non essentiel » rapportait alors un communiqué du Directeur général Louis Georges Njipendi Kuotu, précisant que « la reprise totale de l’exploitation n’est pas envisagée avant trois mois, eu égard aux contraintes financières, mais également à l’indisponibilité de la flotte ». Une mesure d’après la direction de la compagnie qui « visait notamment à limiter l’accroissement inutile de la dette salariale, réduire les risques de contagion du personnel et maîtriser les charges de fonctionnement ».
Une décision inacceptable d’après les syndicats, dont un collectif de six syndicats au terme d’une assemblée le 21 juin 2020 à Douala, s’opposait fermement à la direction générale, rappelant que « le dossier du chômage technique est actuellement au niveau du conseil d’administration dont ils attendent la position pour aviser ». Par conséquent, « nous présidents des syndicats soussignés, demandons aux travailleurs de ne pas tenir compte de cette décision unilatérale et de vaquer normalement à leurs occupations ». Les syndicats avaient annoncé de mettre en œuvre toutes actions jugées utiles pour faire valoir la position des partenaires sociaux qui militent pour « une reprise des activités dès l’ouverture des frontières » soutenue par un plan d’exploitation soudé de nature à assurer la pérennité des emplois, à garantir au Cameroun, « l’instrument de souveraineté qu’est sa compagnie aérienne nationale ». Avec une flotte de six aéronefs dont quatre bloqués au sol pour des raisons de maintenance, la CAMAIR-CO née des cendres de Cameroon Arilines (CAMAIR) et opérationnelle depuis bientôt dix ans a déjà connu plusieurs plans de restructuration, dont celui d’un cabinet américain Boieng consulting adopté mais non exécuté qui prévoit d’investir 60 milliards de FCFA pour relancer l’entreprise.