Depuis quelques temps, le taux de remplissage du barrage de Lagdo, infrastructure majeure qui permet de desservir en électricité les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, est de seulement 48%, du fait de la rareté des pluies. Inauguré en 1986 avec une capacité de 72 MW, la production du barrage hydroélectrique de Lagdo est actuellement réduite à 20 MW. Une situation qui engendre des coupures d’énergie électrique dans tout le réseau interconnecté nord (RIN). De Ngaoundéré à Kousséri en passant par Maroua, la situation est alarmante. Pour y remédier, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), a instruit le transfert de 20 MW à partir de la centrale thermique d’Ahala à Yaoundé vers le RIN. « Nous faisons ce qui est humainement possible pour qu’au plus tard la première semaine du mois de janvier 2021, le septentrion reçoive les premiers mégawatts. Nous irons sur le terrain pour apprécier les travaux de génie civil prévus dans les villes concernés », a confié Gaston Eloundou Essomba.
Pour le membre du gouvernement, il faut assurer des fêtes de fin d’année toutes en lumière, et permettre aux populations de cette partie du pays, de ne rien rater du Championnat d’Afrique des nations (Chan), cet événement offert au peuple camerounais par le président Paul Biya.
Concrètement, sur les 20 MW générés par le transfert de la centrale thermique d’Ahala, 12 MW iront vers la centrale thermique de Djamboutou à Garoua et 8 MW à Ngaoundéré. Par ailleurs, les responsables d’Eneo, l’opérateur de l’électricité, a une belle partition à jouer. Des dispositions sont prises pour mettre en œuvre cette grosse opération. Les travaux d’extension et de renforcement des capacités de stockage sont en cours. Les villes de Maroua et de Kousseri sont dotées de centrales de capacité thermique respectives de 10 MW, et 1 MW. Poli dans le Faro et Touboro dans le Mayo-Rey ont des centrales isolées. Tout comme Banyo, Nagoundal, Tibati, Mbakaou, Tignère dans l’Adamaoua.
Durablement, l’entrée en service des trois centrales solaires d’une capacité totale de 35 MW, dans les villes de Maroua (15 MW), Guider (10 MW) et Ngaoundéré (10 MW), permettra un meilleur approvisionnement en énergie électrique dans cette partie du pays. Supposées rentrer en service en 2020, ces centrales ne seront finalement opérationnelles qu’en 2021. L’actuelle crise sanitaire de COVID-19 est la principale raison de ce décalage.