Manifestement, la sonnette d’alarme qui avait été tiré il y a quelque temps, dans l’une de nos publications, relevant les intentions inavouées de ce Monsieur de quitter le Cameroun par voie d’évacuation sanitaire, n’aura pas suffi à le dissuader, et encore moins, ses nombreux complices nichés dans les plus hautes sphères de l’appareil étatique.
En effet, « De source digne de foi, l’ex-chef de la cellule informatique de la Direction de la Dépense, du Personnel et des Pensions au ministère des Finances, Hubert Abena, a été interpellé à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen le 14 décembre dernier vers 23 heures alors qu’il s’apprêtait à quitter le Cameroun sous le fallacieux prétexte d’une évacuation sanitaire. », avons-nous appris d’un lanceur d’alerte qui suit personnellement ce dossier.
La même source ajoute que le présumé cerveau de cette affaire de salaires fictifs aurait bénéficié de l’appui des personnalités de haut rang de la République. Toute chose qui corrobore à suffisance à tout ce qui avait été dit dans l’article cité plus haut. En fait, Michel Abena aurait dû être arrêté au même moment que son acolyte Emmanuel Leubou, c’est-à-dire en mai 2018, chose curieuse ce n’est que 25 septembre 2020 qu’il sera interpellé. Plus encore, bien qu’on ait fini par mettre la main sur lui, Hubert Abena, qui ne s’est pas avoué vaincu pour autant, a réussi à se faire hospitaliser, et obtenir une évacuation sanitaire.
Emmanuel Leubou qui l’a remplacé à la cellule informatique de la Direction de la Dépense, du Personnel et des Pensions au ministère des Finances, clame quant à lui, son innocence. Il dit être en possession de la copie d’une note qu’il avait adressée au Ministre de l’époque en 2016 après sa prise de fonction, laquelle dénonçait les tripatouillages de son prédécesseur. Ce qui n’a pas empêché qu’il soit la première victime.
Descente aux enfers pour les responsables de la Solde-MINFI depuis 2018
C’est une mesure prise par les éléments de la police après une déclaration de cambriolage des occupants. Le bureau de monsieur Emmanuel Lebou, l’ancien chef de la cellule informatique à la division de la solde au ministère des Finance avait été placé sous scellés, paralysant ainsi les services. La connexion internet avait également été suspendue entraînant de fait la lenteur dans le traitement des dossiers des salaires et ceux en instance de validation. Selon nos confrères du Journal Le Jour du mardi 8 Mai 2018, son secrétaire avait déclaré que la porte du secrétariat de son bureau avait été défoncé, et la police avait ainsi scellé le bureau pour besoin d’enquête. Cependant, apprend-on dans les colonnes du journal, les rumeurs courent qu’après cette division, celle du trésor public et du budget de l’Etat seront également assainies.
Depuis le 2 mai 2018, des fonctionnaires soupçonnés d’avoir indument attribué des salaires fictifs à des centaines ont été interpellés par les officiers du corps spécial d’officiers de la police judiciaire de Yaoundé. Emmanuel Lebou, chef de la cellule informatique à la division de la solde au ministère des Finances figure parmi les personnes soupçonnées par le Tribunal criminel spécial d’avoir attribué des matricules fictifs à des centaines d’individus qui percevaient indument des salaires. Il avait été déféré à la prison centrale de Kondengui, de même que dame Aissatou Boullo Bouba, responsable chef service Sigipes au ministère de la communication et Amadou Haman, un autre cadre du ministère des Finances.
Le Cameroun a dépensé 1100 milliards FCFA pour le règlement des salaires des fonctionnaires et pensions en 2017. Pour l’exercice 2018, l’Etat du Cameroun a prévu une enveloppe de 1185,5 milliards FCFA pour ces deux postes de dépenses. C’est-à-dire 1024 milliards pour les salaires et 161,5 milliards pour les pensions. Mais, l’Etat compte réduire davantage la masse salariale, cette année, en procédant au nettoyage des fonctionnaires fictifs. Sur un effectif d’environ 300 000 agents publics, 2817 sont actuellement sur la sellette.
40 milliards de FCFA d’économie pour le Cameroun en 2020
S’exprimant le 25 novembre 2020 devant les députés, dans le cadre de la présentation du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’année 2021, le Premier ministre (PM) camerounais, Joseph Dion Nguté, a révélé que le Trésor public a réalisé des économies de 40 milliards de FCFA sur la masse salariale de l’État, au cours de l’année qui s’achève. Ces économies, a-t-on appris, sont consécutives à certaines actions implémentées par le gouvernement, pour assainir le fichier solde de l’État. Concrètement, il s’agit, a cité le PM, du paiement individualisé des salaires des agents publics et la dématérialisation des bulletins de solde, encore appelés « bons de caisse ».
En effet, le 14 août 2020, le ministre des Finances a officiellement lancé le paiement des salaires via le Système de télécompensation en Afrique centrale (Systac), piloté par la banque centrale. Ce système permet au Trésor public d’approvisionner directement le RIB du bénéficiaire de la solde ou de la pension, à l’opposé de l’ancien, baptisé Système de gros montants automatisé (Sygma).
À travers celui-ci, des fonds étaient mis à la disposition des banques, qui se chargeaient alors de les redistribuer dans les comptes des salariés de l’État, ce qui ne permettait pas au Trésor de contrôler les volumes décaissés ou non. Pis, les montants non perçus par les salariés parfois fictifs ou décédés étaient généralement gardés par les banques, parfois pendant plusieurs mois, sans être retournés au Trésor.
La dématérialisation des bons de caisse, quant à elle, est intervenue dès le mois d’octobre 2019. L’opération a consisté au remplacement des titres de paiement physiques alors utilisés pour la paie des salaires inférieurs à 100 000 FCFA, par des titres électroniques. « Il s’agit d’une démarche visant à la fois à simplifier les procédures de paiement de la solde des agents publics et à réduire considérablement les fraudes », avait précisé le ministre des Finances, Louis Paul Motazé. Toutes ces réformes font suite au Comptage physique des personnels de l’État (Coppe) initié en 2018. Lancée au mois d’avril de cette année-là, cette opération a permis, à son terme, de retirer du fichier solde plus de 10 000 agents publics fictifs, pour une économie budgétaire annuelle d’environ 30 milliards de FCFA, apprend-on officiellement.