La synergie des syndicats regroupant le SYNATEEC, le FENSTEEEC, le SYNATSEEC, le SNIE, et le SNEEP à la Cameroon Water Utilities (Camwater), a exprimé sa colère à travers un communiqué daté du 14 octobre 2020. Dans cette sortie, elle demande l’application effective des résolutions contenues dans le procès-verbal de concertation du 12 décembre 2019, ainsi que des solutions aux demandes additionnelles introduites auprès du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Dans ce fleuve de revendications, les employés de la Camwater exigent que toutes les retenues opérées sur les salaires des agents en violation du code du travail soient rétablies. En cas de non application de ces dernières jusqu’au 5 novembre 2020, « l’ensemble des travailleurs de la Camwater sera obligé d’observer un arrêt de travail illimité à compter du 06 novembre à minuit », concluait la pétition adressée au Premier ministre, chef du gouvernement.
Saisi par le secrétariat général des services du Premier ministre, Gervais Bolenga, le directeur général de la Camwater, a fait la lumière sur chaque point des revendications de la synergie des syndicats. Dans une correspondance datée du 7 octobre 2020, il soutient que la suppression de 25% de salaire à 52 cadres affectés procède de la mise en application de la résolution du conseil d’administration du 22 décembre 2019, prenant sources des conclusions d’une mission du Contrôle supérieur de l’Etat ayant jugé certaines primes dénuées de tout fondement juridique. Les dettes sociales de l’ex-Camwater ou de l’ex-CDE devraient, selon les négociations de la fin de l’affermage, être supportées par le compte d’affection créé par le chef de l’Etat et qui n’est pas encore alimenté par le ministère des Finances. Concernant la gratuité de l’eau, un avantage dû depuis l’ex-SNEC, le directeur général affirme qu’il est applicable conformément à la convention collective du secteur à tout le personnel, même ceux admis à la retraite. Quant aux demandes additionnelles, Gervais Bolenga a précisé que le principe de l’allocation des gratifications, des exercices 2018 et 2019, attend la validation de la présidence de la République, comme l’atteste le statut des entreprises à capitaux publics. A propos de la situation des stagiaires professionnels, la Camwater en compte une trentaine, ils subissent des tests que le conseil d’administration pourrait valider en vue de leur recrutement. Enfin, le directeur général estime que les assises de la commission mixte tripartite tiennent plus à la soutenabilité du budget de cette instance. Gervais Bolenga précise, par ailleurs, que tous les avantages et primes validés par les organes compétents sont régulièrement payés, ainsi que les diverses missions, primes d’assurance, et indemnités dues. Quelques 1 442 employés bénéficient de reclassement et d’avancements gelés depuis plusieurs années, et les dotations de carburant sont allouées chaque mois.
La pomme de discorde
L’élaboration d’un plan de paie unique, au modèle de bulletin de paie unique, sur la base des textes en vigueur et de l’organigramme à la Camwater, ne semble pas plaire à quelques employés, manipulés par des parrains dont les réussites du management actuel étalent aux yeux du monde l’incurie.
Gervais Bolenga, tout premier manager de la Camwater non originaire de la Mefou-et-Akono depuis des décennies, serait victime, à la fois, de ses origines, de sa rigueur et de sa détermination à démanteler tous les réseaux de faux qui, pendant de longues années, ont gangrené aussi bien l’ex-Snec que l’actuelle Camwater. Les réussites et succès actuels de Gervais Bolenga sous-tendraient l’acharnement de ces crapules. En son temps, l’actuel ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba fut la cible de ces esprits aigris.