Nommé le 14 avril 2022 par la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac, c’est finalement 2 mois plus tard que le camerounais Dieudonné Evou Mekou a été installé au poste de président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), en remplacement de l’Equato-guinéen, Fortunato Ofa Mbo Nchama. La cérémonie qui s’est tenue au cours de la première Assemblée Générale ordinaire de l’institution bancaire le 18 juin 2022 au siège à Brazzaville, a été présidée par la Nicole Jeanine Lydie Roboty Mbou, ministre de l’Economie et de la Relance du Gabon.
Comme pour préparer le nouveau président de la Banque aux nombreux défis qui l’attendent, le président sortant n’a pas manqué d’appeler son successeur à poursuivre l’œuvre qu’il a amorcé, afin d’obtenir un résultat satisfaisant à fin 2022. « Nous savons la qualité de la personne qui nous succède et cela nous donne beaucoup plus de tranquillité pour savoir qu’il ira beaucoup plus de là où laissé la Banque » a-t-il relevé.
De son côté, Dieudonné Evou Mekou, le premier camerounais à occuper la présidence de la BDEAC depuis sa création il y a 47 ans, a pris note de la tâche qui lui incombe. « Nous avons pratiquement eu de la part des membres de l’assemblée générale une feuille de route avec des projets qui seront implémentés dans les jours avenirs, et ceux qui vont être ajoutés à d’autres qu’on pourra élaborer dans le cadre d’un consensus », a-t-il promis. L’administrateur civil principal camerounais a tour à tour occupé les postes de DGA (directeur général adjoint) de la SCB crédit Lyonnais, directeur général de la Caisse autonome d’amortissement du Cameroun et vice-gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Ses nouveaux défis
Dieudonné Evou Mekou hérite d’une institution en pleine reconstruction. Durant les 5 années de son mandat, son prédécesseur aura fortement contribué à redorer le blason de cette institution commune de financement du développement dans les pays de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Guinée Equatoriale, Centrafrique, Tchad). À fin 2020, la Banque a dégagé pour sa 4e année consécutive des résultats positifs ; l’enveloppe des décaissements a également cru et plusieurs secteurs économiques de la sous- région ont bénéficié des concours financiers de la BDEAC. Toute chose qui tire son origine dans une série de réformes qui portent leurs fruits notamment l’adoption de plusieurs textes règlementaires encadrant sa gestion et son arrimage aux standards internationaux, la mobilisation des ressources auprès de certains actionnaires qui ont libéré la totalité de leur quote part dans le capital de la Banque, l’amélioration de la qualité du portefeuille de prêts et la diversification des moyens de mobilisation des ressources entres autres.
Plusieurs défis restent cependant à relever. La priorité reste sans doute de redoubler d’efforts pour accompagner les économies de la Cemac en dépit de la conjoncture actuelle marquée par des crises plurielles à l’international. Plus que jamais, la BDEAC se doit de maintenir son dynamisme afin de soutenir les investisseurs publics et privés de son espace d’intervention. Avec cette crise sanitaire, couplée au conflit russo-ukrainien qui a fortement perturbé les circuits d’approvisionnement en denrées de grande consommation, la diversification des économies de la Cemac devient une question urgente, voire de survie. Il faudrait donc prémunir nos économies contre ces différents chocs exogènes auxquels elles sont exposées de façon récurrente. Autre dossier urgent, c’est la poursuite du programme triennal d’emprunt obligataire avec le lancement de la troisième phase dès 2023. Les fonds mobilisés dans le cadre de ce programme permettront de financer les projets de divers secteurs.