C’est encore lui qui trônera à la tête du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) pour les prochaines années. En effet, le patron des patrons, Célestin Tawamba, vient d’être réélu, ce mercredi 16 décembre 2020, à la tête de l’une des plus grandes organisations patronales du Cameroun. L’homme d’affaires a été réélu par les autres patrons avec 95,51% de suffrages exprimés en sa faveur.
Le patron des patrons sera de nouveau à la tête de la structure pour un mandat de trois ans. A 54 ans, l’entrepreneur camerounais, tête de liste du Gicam en action acte 2, a mené une campagne très remarquable ces dernières semaines. Son équipe et lui s’engagent à faire du Groupement inter-patronal du Cameroun, un groupement plus influent à l’écoute de toutes les entreprises (petites comme grandes), mais surtout, à défendre leurs intérêts.
Cameroun Business Forum
Notons qu’il était le seul candidat en lice pour cette élection. C’est donc sans surprise que sa liste de 12 membres a été plébiscitée par 213 voix sur les 223 votants. Il entame sereinement un nouveau mandat de 2020 à 2023.
Mandat au cours de laquelle le groupement propose au gouvernement camerounais la suppression du Cameroun Business Forum (CBF), ceci pour la création d’un nouveau cadre de concertation permanent. Ce cadre nouveau estime le Gicam doit couvrir toutes les problématiques du secteur des affaires dans notre pays.
« Nous avons hérité d’une organisation plombée par les dettes. Les délais de paiement de nos prestataires étaient de plusieurs mois ou années. Nous les avons réduits et l’organisation se porte mieux. Nos ressources doivent dorénavant être pérennes. Nombre de membres ne sont pas toujours à jour de leurs cotisations. Nous allons nous réinventer dans le financement du groupement. En Côte d’Ivoire par exemple, une taxe à l’importation, prélevée par les douanes, permet à l’État de reverser 5 milliards de F CFA annuels au syndicat patronal, en plus des cotisations. C’est une piste à explorer » avait-il affirmé devant Jeune Afrique lors d’une interview le 10 décembre 2020.
Une arrivée sous bonnes auspices en 2017
Après deux heures de vote au siège du GICAM à Douala, les résultats sont tombés : sur 173 votants, 153 ont plébiscité la liste « Le GICAM en action » ; 19 ont voté contre et 01 a voté bulletin nul. Une victoire écrasante, donc. Célestin Tawamba sera secondé par 11 conseillers exécutifs, parmi lesquels Sanda Oumarou (président du Conseil d’administration de CENAINVEST), nommé premier vice-président et Emmanuel de Tailly (directeur général de la SABC), deuxième vice-président. Le nouveau président compte œuvrer pour un GICAM « de service, d’action et de résultats concrets », suivant le triptyque: « Rassemblement-Réconciliation- Refondation ». Il s’engage également à servir le Groupement avec « humilité, foi et détermination », à l’image de ses prédécesseurs. Célestin Tawamba, 51 ans, est le dirigeant de nombreuses entreprises telles que : Panzani Cameroun, Société agroalimentaire équatoriale, La Pasta ou encore la Compagnie industrielle pharmaceutique (CINPHARM). Il succède à Armel François qui assurait l’intérim de la présidence du Groupement depuis le décès d’André Fotso survenu en août 2016.
Le patron des patrons s’était montré inflexible face au DG des impôts
Le 16 janvier 2020, Célestin Tawamba, président du Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM), avait écrit au président Paul Biya pour se plaindre de l’attitude de l’actuel patron de la direction générale des impôts (DGI), Modeste Mopa Fatoing. D’après un observateur de l’environnement économique au Cameroun, cette démarche, qui est un fait inédit, constitue une mise en accusation et, surtout, une demande explicite de limogeage. Au point que la presse locale en ait tiré un résumé. On peut en effet lire à la une des journaux qui en relaient de larges extraits: « Rupture consommée des relations entre le directeur général des Impôts et les entreprises », ce qui a tendance depuis lors à enflammer les réseaux sociaux.
Le patron du GICAM reprochait au patron de la DGI, entre autres, « son inaptitude à dialoguer et à faire face à la contradiction, le refus de délivrer des documents administratifs qui a entraîné des retards considérables dans la réalisation des investissements, son incapacité à concevoir une politique fiscale à court et moyen termes de nature à impulser la croissance tout en assurant un niveau appréciable de recettes à l’État, sa méconnaissance de la réalité de l’entreprise », selon les termes de la lettre. Le boss de la DGI fait également preuve d’hostilité « à une proposition de réforme fiscale du Gicam dans laquelle il avait cru percevoir une tentative du secteur privé de se substituer à l’État, et cela en dépit des instructions de sa hiérarchie ». La goutte d’eau qui fait déborder le vase, aux yeux de Célestin Tawamba.