Le 1er mars 2021, Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, deviendra la septième la septième personne à diriger l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Son mandat, renouvelable, expirera le 31 août 2025. « Il s’agit d’un moment très important pour l’OMC. Au nom du conseil général, je présente nos plus chaleureuses félicitations à Madame Ngozi Okonjo-Iweala pour sa nomination en tant que prochaine directrice générale », a déclaré le président du conseil général, David Walker, de la Nouvelle-Zélande. Travailler avec tous les membres pour s’attaquer rapidement aux conséquences économiques et sanitaires provoquées par la pandémie COVID-19, est la principale priorité de la nouvelle directrice générale de l’OMC.
« Il faut une OMC forte est vitale si nous voulons nous remettre complètement et rapidement de la dévastation provoquée par la pandémie COVID-19. Notre organisation est confrontée à de nombreux défis, mais en travaillant ensemble, nous pouvons collectivement rendre l’OMC plus forte, plus agile et mieux adaptée aux réalités d’aujourd’hui », a déclaré Ngozi Okonjo-Iweala. La décision du conseil général fait suite à des mois d’incertitude qui ont surgi lorsque les Etats-Unis ont initialement refusé de se joindre au consensus autour de la Nigériane et ont apporté leur soutien au ministre du Commerce Yoo Myung-hee de la République de Corée. Mais suite à la décision de Madame Yoo, le 5 février, de retirer sa candidature, l’administration Biden a abandonné l’objection américaine et a annoncé à la place que Washington étend son « fort soutien » à la seule candidature en lice. Le processus de sélection d’un nouveau directeur général a été déclenché le 14 mai 2020 lorsque l’ancien directeur général, M. Roberto Azevêdo, a informé les membres de l’OMC qu’il démissionnerait de ses fonctions un an avant l’expiration de son mandat. Il a ensuite quitté ses fonctions le 31 août.
Pour Ngozi Okonjo-Iweala, le défi est triple. Elle devra essayer de relancer le multilatéralisme miné par les tensions entre la Chine et les Etats-Unis. Mais aussi prendre en compte de nouveaux enjeux. Si les échanges commerciaux ont été multipliés par quatre entre 1995 et 2018, le COVID-19 et le changement climatique changent la donne. Elle devra enfin remettre sur pied l’organe de règlement des conflits (ORD) chargé de départager les conflits commerciaux. Sous Donald Trump, les Etats-Unis ont refusé d’approuver la nomination de nouveaux juges. « Si nous n’avons plus de règles, chacun pourra dès lors faire ce qu’il veut […] et ceci sera très mauvais, principalement pour les petits pays et ceux en développement », soulignait récemment Cecilia Malmström ancienne Commissaire européenne du commerce.