A en croire les parties au projet, cette réforme a pour but de permettre aux importateurs et exportateurs de pouvoir réaliser des formalités en ligne ;de mettre en place un dispositif d’assistance renforcée en faveur des opérateurs économiques ; et de sécuriser les recettes issues des opérations d’import-export à l’aéroport international de Yaoundé. Concrètement, grâce au e-Guce désormais opérationnel à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen, les importateurs et exportateurs actifs sur cette plateforme aéroportuaire pourront directement effectuer des paiements des droits et taxes de douane par le biais des canaux digitaux de la Campost et YUP, la banque digitale de Société Générale ; obtenir en ligne le bordereau électronique de suivi des cargaisons (Besc) ; ou encore lancer la procédure de pré dédouanement (établissement de la m déclaration d’importation, domiciliation bancaire, etc.). Au-delà des facilités qu’il offre aux opérateurs économiques, l’e-Guce permet la réduction des flux des personnes à l’aéroport par ces temps de pandémie du coronavirus ; et contribue à la sécurisation des recettes de l’Etat et des partenaires, à la réduction des délais des opérations, à la traçabilité et au partage des informations fiables entre les parties prenantes.
Selon les responsables du Guce, le lancement des opérations du commerce extérieur en ligne à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen est « en droite ligne de la politique d’extension du Guichet unique à toutes les frontières camerounaises, conformément au plan d’actions du projet de mise en œuvre de la dématérialisation des procédures du commerce extérieur piloté par les services du Premier ministre ».
En 2016, le Cameroun avait déjà marqué un pas
En janvier 2016, la numérisation du Guichet unique du commerce extérieur (GUCE) du Cameroun a permis à l’Etat de mobiliser et de sécuriser plus de 300 milliards de francs Cfa. Il s’agit en fait des premiers résultats du Projet de dématérialisation du GUCE, qui vise l’installation progressive d’un GUCE électronique basé sur la numérisation complète des procédures douanières. Un système qui est venu remplacer le GUCE physique, lequel regroupait sur un même lieu tous les acteurs de la chaine, qu’ils soient publics ou privés.
D’après Isidore Biyiha, le Directeur général du GUCE, à ce jour 25 procédures ont déjà été dématérialisées sur trente-huit. «La numérisation des procédures constitue à la fois un gain de temps considérable, de même qu’elle a permis de sécuriser les recettes de l’Etat… Ce qui se faisait en une semaine se fait actuellement en cinq minutes». Dans ce sillage, on apprend d’Abdoullahi Faouzi, le chef du département des opérations du GUCE, que les temps de passage des marchandises au GUCE ont considérablement été réduits.
A titre d’exemple, il explique que le dédouanement des véhicules est passé de plus de 7 jours à 48 heures, la liquidation de la déclaration de douane est passée de plus de 6 jours à moins de trois heures, la délivrance des quittances PVI est passé de 72 heures à moins de deux heures, tout comme le chargement du manifeste (300 pages) est passé d’environ 7 jours à moins d’une minute.
Seulement, Abdoullahi Faouzi évoque quelques réticences des acteurs de la chaîne face à la dématérialisation des procédures. «On observe des résistances au changement aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé, vu que la dématérialisation induit une nouvelle façon de travailler. Il y a aussi le fait que certains acteurs de la chaîne trouvent des avantages dans l’opacité de la procédure. Or, la dématérialisation des procédures apporte avec elle une transparence totale».
Au cours des prochains mois, le GUCE avait déjà envisagé l’extension du projet de dématérialisation à l’ensemble du territoire, notamment dans les ports de Kribi et de Limbe, avait on appris. Pour ce faire, 300 sites ont déjà été ciblés, et Abdoullahi Faouzi souligne que la phase 1 avait commencé avec 89 sites qui ont été finalisés dès la fin du second trimestre 2016.