L’ingénieur informatique et de génie des télécommunications dont l’obtention s’est faite en 1989, est l’un des artisans de la pénétration numérique du Cameroun au reste du monde. L’ex-Directeur de CAMTEL de 2005 à 2018, a pu faire maturer plusieurs projets efficients pour le holding tech camerounais au sein de l’espace CEMAC : Un Data-Center. Il est finalement sorti de terre, et a été inauguré le 10 juillet 2020 à Zamengoé proche de Yaoundé, par le Ministre des postes et télécommunications Minette Libom Liken, et le nouveau Top Management de CAMTEL sous la houlette de Judith Yah Sunday, DG de l’entreprise.
Le bâtiment flambant neuf trône au milieu d’un vaste espace calme et verdoyant de 3020 m2 dans l’arrondissement d’Okola, département de la Lékié. Ce joyau architectural dont les travaux viennent d’être achevés est le plus grand Datacenter dans l’Afrique centrale. Il est constitué de cinq bâtiments au sol avec une bâtisse principale, une salle des serveurs et une salle de supervision. Avec un système automatisé de gestion d’énergie, des groupes électrogènes, système de détection et lutte contre les incendies et un système de gestion des accès et de caméras de surveillance.
Construit par l’Etat à travers la Cameroon télécommunications (Camtel) pour un montant de près 10 milliards de F, cette infrastructure de pointe alliant des équipements physiques et cloud pourra désormais permettre au Cameroun d’héberger les données sensibles de ses diverses entités localement et non plus à des milliers de kilomètres comme auparavant ce qui reviendra deux fois moins cher. Véritable centre d’archivage numérique, il est doté d’une capacité importante (non relevée) et assure la sécurité des informations.
Le ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng qui y a effectué une visite de travail vendredi dernier a dit toute sa satisfaction quant à l’importance de cette infrastructure capable de répondre selon elle, aux exigences du marché. Elle a indiqué qu’elle peut aujourd’hui dire avec assurance aux nombreux investisseurs et opérateurs qui sollicitent de plus en plus de Datacenter qu’ils pourront désormais déployer leurs plateformes numériques et héberger leurs données en toute sécurité au Cameroun. Pour Judith Yah Sunday directeur général de Camtel, ce centre de stockage est l’un des projets phares du deuxième volet du programme national Broadband Network de Camtel. Il vient combler un vide réel et enrichit significativement l’écosystème des télécommunications au Cameroun et dans la sous-région.
Hyacinthe Christian Liep, chef de projet est revenu sur le sens même d’un Datacenter. Une infrastructure technologique constituée d’équipements électriques, environnementaux, informatiques et de télécommunications permettant d’héberger un certain nombre d’applications.
Née d’une vision futuriste
En 2016, David NKOTO EMANE alors Directeur Général de CAMTEL songeait déjà à une infrastructure de pointe. Le Cameroun se veut alors un Etat résolument tourné vers le digital et le tout numérique, avec l’implosion des NTIC il est meme devenu une urgence.
Parmi les projets susceptibles de voir le jour dans un avenir très proche, trône en pole position la construction du nouvel immeuble siège de Camtel appelé Twin Torch. Comme son nom l’indique, il s’agit de deux tours qui seront bâties sur une surface d’environ 54 000 m², au Boulevard du 20 mai de Yaoundé, une localisation hautement stratégique. La première tour aura 25 niveaux et sera constituée de bureaux, d’une salle de conférences de 700 places et d’un Data Center. Lequel Data-Center a vu le jour en Juillet en périphérie de la capitale politique en attendant la venue au monde des futurs bureaux de CAMTEL, qui répondront forcément aux exigences du tourisme urbain en Afrique Centrale.
Ce que vous devez savoir d’un Data Center
Un data center ou centre de données, est une infrastructure composée d’un réseau d’ordinateurs et d’espaces de stockage. Cette infrastructure peut être utilisée par les entreprises pour organiser, traiter, stocker et entreposer de grandes quantités de données. En règle générale, une entreprise repose fortement sur les applications, les services et les données contenues dans un centre de données. Il s’agit donc d’une part essentielle de l’entreprise au quotidien. Un data center est un ensemble d’éléments. Un centre de données basique regroupe des serveurs, des sous-systèmes de stockage, des commutateurs de réseau, des routeurs, des firewalls, et bien entendu des câbles et des racks physiques permettant d’organiser et d’interconnecter tout cet équipement informatique.
Pour fonctionner correctement, un Data Center doit aussi abriter l’infrastructure adéquate : un système distribution d’énergie, un commutateur électriques, des réserves d’énergie, des générateurs dédiés au backup, un système de ventilation et de refroidissement, et une puissante connexion internet. Une telle infrastructure nécessite un espace physique suffisamment vaste et sécurisé pour contenir tout cet équipement.
Les grandes entreprises modernes peuvent utiliser deux data centers ou plus répartis à divers endroits pour une meilleure résilience et une meilleure performance d’applications, et réduire la latence en les plaçant plus près des utilisateurs.
Au contraire, une entreprise avec plusieurs data centers peut choisir de les consolider, en réduisant leur nombre pour minimiser les coûts des opérations. La consolidation survient généralement pendant les fusions et les acquisitions d’entreprises, lorsqu’e l’entreprise majoritaire n’a pas besoin des centres de données utilisées par les firmes qu’elles rachètent.
Les opérateurs de centres de données peuvent aussi payer pour louer un espace de serveur ou autre équipement au sein d’une colocation. La colocation est une option attrayante pour les entreprises qui ne souhaitent pas investir massivement dans un bâtiment et maintenir leurs propres centres. De nos jours, les fournisseurs de colocation étendent leur offre pour proposer la gestion de services tels que l’interconnectivité, pour permettre à leurs clients de se connecter au cloud public.
Théoriquement, n’importe quel espace suffisamment vaste peut servir de data center. Cependant, le design et l’implémentation d’un data center nécessite de prendre plusieurs précautions. Par-delà les problèmes basiques du coût et des taxes, les sites sont sélectionnés sur de nombreux critères, comme la localisation géographique, la stabilité météorologique, l’accès aux routes et aux aéroports, la disponibilité énergétique, les télécommunications ou encore l’environnement politique.
Une fois qu’un site est sécurisé, l’architecture d’un Data Center peut être conçue en portant attention à l’infrastructure électrique et mécanique, et aussi à la composition et à disposition de l’équipement informatique. Tous ces critères dépendent du tiers de Data Center visé.
Le design d’un data center doit aussi prendre en compte l’efficience énergétique. Un centre de données de moindre envergure peut fonctionner avec quelques kilowatts d’énergie, mais l’installation d’une grande entreprise peut nécessiter des dizaines de mégawatts voire plus. Les green data centers, conçus pour avoir un impact environnemental minimal grâce à l’utilisation de matériaux de construction à faible émission, de convertisseurs catalytiques et de technologies énergétiques alternatives sont de plus en plus populaires. Les entreprises mesurent généralement l’efficience d’un data center par le biais d’une métrique baptisée Power Usage Effectiveness (PUE). Celle-ci représente le ratio d’énergie totale au sein d’un data center divisée par l’énergie utilisée par l’équipement informatique. Et cela a été le cas de Zamengoé qui possède des infrastructures énergétiques autonomes et de haute pointe.
Bilan flatteur pour l’Ex-DG de la CAMTEL
Au moment où il prend la porte de sortie de la Camtel en 2018, David Nkoto Emane aura passé au total 28 ans au sein de cette entreprise, depuis son recrutement à Intelcam (Ancien Camtel) en 1990 en qualité chef service Informatique. Au moment de la création de la Camtel, il hérite de la Division Informatique. Plus tard en 2000, il fera un détour par la CNPS, où il est nommé Directeur Informatique par Louis Paul Motaze qui était à cette époque le Directeur Général. En 2005, il fait son grand comeback au sein de la Camtel où il redépose ses valises, cette fois en qualité de Directeur général.
A ce poste, il durera 13 ans, soit quatre ans de plus que ce que prévoit les lois et les décrets régissant le fonctionnement des entreprises publiques et Parapubliques. A David Nkoto Emane, on doit plusieurs réalisations. Parmi les plus emblématiques, le lancement en 2014 des CT Phone, qui avait à l’époque placé Camtel au cœur de la concurrence sur le mobile. Un projet qui s’est malheureusement vite essoufflé. Malgré ce projet, Camtel ne compte pas toujours 500 000 abonnés, alors que le leader du mobile au Cameroun a déjà frôlé neuf millions d’abonnés avant de redescendre à sept millions. Pour ce qui est de la connectivité, David Nkoto Emane a dans son bilan quatre câbles sous-marin à fibre optique qui atterrissent désormais au Cameroun. Il s’agit du SAT3, le Wacs et le NCNCS (Nigeria and Cameroon Network Cable System), et tout récemment, depuis septembre 2018, le South Atlantic Inter Link (SAIL). Long de 6 000 km, ce câble est le tout premier à relier le continent africain à l’Amérique du Sud. Il a d’ailleurs récemment signé une convention avec une entreprise nigériane pour la commercialisation de ce câble à fibre optique, principale réalisation de Camtel ces dernières années.