« Si nous avons une dotation, alors que nous ne connaissons même pas où le projet doit s’implanter, c’est-à-dire que nous ne disposons pas de site d’implantation, il est évident que le retard soit pris pour l’exécution dudit projet. Ce retard va se manifester jusqu’à la fin de l’exercice budgétaire », a expliqué Ferdinand Eyizo’o, le délégué régional du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), pour illustrer l’une des facettes de la non-maturation des projets. Dans la région du Sud, de nombreux chantiers sont abandonnés ou mal exécutés à cause de la non-maturation des projets d’où la mauvaise exécution du budget d’investissement public (BIP). La maturation consiste donc en la réunion de tous les éléments techniques qui entrent dans l’exécution du projet notamment, le site, les plans, les devis et d’autres études connexes par rapport aux différents projets financés dans la région.
Pour les élus locaux, le but de la rencontre d’Ebolowa était de permettre la bonne exécution du budget dans les meilleurs délais. « Il est indiqué que lorsque votre projet est inscrit au BIP, que celui-ci ait tous les éléments de cette maturation jusqu’au dossier d’appel d’offre (DAO). Ce qui va permettre une passation des marchés à temps afin que suive l’exécution sans entraves », a précisé Ferdinand Eyizo’o. Pour le gouverneur de la région du Sud, Félix Nguelé Nguelé, qui a présidé cette réunion, « une telle rencontre participe du souci de la bonne exécution du BIP dans notre région. Nous avons remarqué que les ressources qui viennent de l’Etat pour l’exécution des projets qui sont indispensables au bien-être des populations sont parfois mal ou pas utilisées ».
L’abandon des chantiers, la mauvaise exécution des travaux, la sollicitation des avenants, ou encore le prolongement des délais de réalisation des travaux, qui ont pour corollaire le renchérissement des coûts, font partie des conséquences de la non-maturation des projets. Le processus de maturation des projets d’investissement public doit être mis en œuvre de manière à couvrir tout le champ des anticipations et autres mesures préalables, dont la prise en compte est indispensable pour assurer le succès du projet. De ce point de vue, les anticipations et autres mesures préalables portent sur la conception du projet, la préparation de l’exécution du projet, la préparation de l’exploitation du produit de l’investissement, la préparation de la maintenance du produit de l’investissement, etc.
Au stade de la préparation de l’exploitation, le maître d’œuvre est tenu de mettre à disposition, les études prévisionnelles attestant de la rentabilité ou de la fonctionnalité probante du produit de l’investissement, les personnes potentiellement bénéficiaires de la réalisation dudit projet d’infrastructure, les éléments probants indiquant l’exploitation des résultats de l’étude à réaliser, le plan prévisionnel de formation des potentiels bénéficiaires, les infrastructures connexes ou d’accompagnement, et la disponibilité des personnels qui permettront la bonne exploitation des produits du projet.