On constate dans cette note officielle, une baisse du seuil minimal des marchés pouvant faire l’objet de passation électronique, soit un élargissement du volume de marchés pouvant être pris en compte. Pour les marchés routiers, ce seuil passe de 500 millions de F en 2020, à 300 millions de F en 2021. Pour les autres infrastructures, il est 150 millions de F en 2021, contre 250 millions de F en 2020. Pour les bâtiments et équipements collectifs, le seuil est 75 millions de F en 2021, contre 100 millions de F pour l’ancien exercice. Dans le cadre des marchés des approvisionnements généraux, le seuil minimal est fixé à 30 millions de F en 2021, contre 50 millions de F lors du précédent exercice. Quant aux marchés des services et prestations intellectuelles, il passe de 50 millions de F, contre 30 millions de F précédemment.
« En baissant le seuil de ces montants, cela donne à l’administration la possibilité de passer un plus grand nombre de marchés en ligne ce qui pourrait ne pas être le cas si les plafonds sont trop élevés. Sous prétexte que le seuil était fixé à 500 millions de F, certaines administrations trouvaient une excuse pour ne pas passer les marchés en ligne. Cette baisse des seuils devrait faire changer la donne », indique une source autorisée.
Sans les nommer, Ibrahim Talba Malla, le ministre délégué à la présidence chargé des Marché publics (Minmap), précise que les maîtres d’ouvrage désignés pour la phase pilote de l’opérationnalisation de la plateforme de dématérialisation doivent passer au moins 36% de leurs projets par voie électronique. Le processus de passation des marchés par voie électronique se fait à travers la plateforme de dématérialisation « Cameroon Online E-procurement System » (Coleps). L’implémentation de Coleps est financée par la Corée du Sud, à hauteur de 3 milliards de F. L’objectif final est de réduire la corruption dans le secteur des marchés publics au Cameroun. Car bien souvent, c’est le contact entre les prestataires et les fonctionnaires qui favorisent certaines collusions.
Après avoir émis le vœu que tous les marchés publics du nouvel exercice soient passés en avril 2021, le Minmap a indiqué que la programmation des marchés publics en 2020 n’a pas échappé aux conséquences du COVID-19. Du fait de cette pandémie, 237 marchés publics déjà attribués ont été annulés, générant aux entreprises adjudicataires des pertes de revenus de près de 35 milliards de F. Dans le même temps, 118 contrats ont été passés en procédure d’urgence sur le fonds de solidarité pour la lutte contre le coronavirus, pour un montant de 61 milliards de F.