C’est dans ce contexte que l’opérateur historique de téléphonie mobile au Cameroun a lancé mercredi, 12 mai 2021 à son siège à Yaoundé, en présence des membres de la Commission Nationale de Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme, du Haut-Commissaire du Canada,du directeur du Centre linguistique pilote de Yaoundé, le concept baptisé “Bilingualism day”.
Sans préciser le jour, Madame Judith Yah Sunday épouse Achidi Achu a indiqué que: «Cette journée sera observée, une fois par semaine, un jour précis, par le personnel”. La directrice générale de la Camtel a rappelé que l’objectif visé reste le même à savoir, « Maitriser les deux langues nationales à savoir, l’anglais et le français pour une meilleure cohabitation ». Au Cameroun, le bilinguisme est un lien indéfectible pour l’intégration nationale, tremplin pour la paix et le développement.
A Camtel,il s’agit de renforcer la pratique du bilinguisme en s’exprimant dans sa deuxième langue afin d’être au Cameroun partout chez soi.
Par cette action, le top management de la Camtel veut non seulement, incité les Camerounais en général et son personnel en particulier à la notion du vivre ensemble, mais aussi incité à user de manière naturelle les deux langues ,facteur de cohésion nationale et d’émergence de l’entreprise.
Une remise des cadeaux aux invités spéciaux et des photos de famille ont clôturé cette cérémonie de lancement du “Bilingualism day” sous les regards satisfaits des Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil d’Administration de Camtel.
Du bilinguisme au Cameroun dans sa globalité
Après plus de 50 ans de cheminement, le bilinguisme officiel camerounais a fait du chemin certes, mais il aurait pu faire des bonds de géant, s’il avait bénéficié d’une promotion plus sincère, plus vigoureuse et plus imaginative. Aujourd’hui son impact réel reste mitigé au sein des populations. Avec la survenue de la mondialisation et la construction urgente des Etats-Unis d’Afrique, il faudrait repenser l’aménagement linguistique dans chaque pays africain en général et au Cameroun en particulier, avec à l’esprit une farouche volonté d’enracinement culturel, une conscience aiguë de n’être qu’un petit morceau de la grande Afrique de demain, et une détermination à prendre toute notre place dans un monde en cours de globalisation. Le multilinguisme, dans ce contexte devient de plus en plus une urgence. L’option bilingue camerounaise, qui est un pas dans la bonne direction, aura une avenir des plus radieux, si l’acteur principal qu’est Etat change son fusil d’épaule, et s’attaque de front à ses incohérences tels que l’oubli des langues autochtones et l’utilisation du bilinguisme pour masquer l’absence d’un véritable biculturalisme paritaire et équilibré.
Le Programme de Formation Linguistique Bilingue (PFLB), à travers son réseau de centres linguistiques régionaux, a déjà formé depuis 1989 des milliers de citoyens bilingues, et d’autres centres linguistiques privés se créent chaque jour dans le pays, notamment à Douala et à Yaoundé. La formation bilingue est donc devenue au Cameroun un créneau porteur, notamment du côté francophone. Les candidats à cette formation, de plus en plus nombreux, se recrutent dans toutes les catégories sociales. Du côté anglophone cependant, l’engouement semble nettement moins marqué (une frilosité habituelle des groupes minoritaires), toutefois la nécessité d’être bilingue est globalement acceptée dans les deux communautés linguistiques du pays, peut-être pas toujours pour les mêmes raisons.