La nouvelle trouvaille du polytechnicien permet à chaque formation sanitaire de produire son oxygène à partir de l’air ambiant et de l’électricité. De belles perspectives pour la prise en charge des complications respiratoires liées, entre autres au COVID-19.
Arthur Zang a conçu Oxygen national network (Oxynnet), un système de stations d’oxygène médical connectées, capable de produire de manière continue une concentration d’oxygène à 95%, à partir de l’air ambiant. « Il fonctionne grâce au courant électrique, et est également muni d’un circuit d’alimentation par énergie solaire et d’une batterie », explique le polytechnicien. Dans le souci d’appuyer la décentralisation de la prise en charge des personnes souffrant de problèmes respiratoires en cette période de crise sanitaire de COVID-19, l’inventeur s’est lancé dans un projet de production d’oxygène. Le résultat est révolutionnaire. « L’oxygène est comprimé dans une ou plusieurs bonbonnes, pour être distribué aux différents patients connectés au réseau par des tubes. Des capteurs permettent de mesurer la consommation pour chaque patient. Chaque station a la particularité de pouvoir être contrôlée à distance à partir d’une application », détaille Arthur Zang. Actuellement produit par un seul fournisseur, l’oxygène médical a un coût parfois hors de portée pour certains Camerounais. « Les patients sont appelés à dépenser 10 000 F par heure de respiration, parce que les formations sanitaires achètent la bouteille d’oxygène à 40 000 F », révèle Arthur Zang. Avec Oxynnet, chaque formation sanitaire produira son oxygène à partir de l’air ambiant et de l’électricité. Il suffira de brancher l’appareil et de le laisser tourner.
La formation sanitaire pourra ainsi réduire le prix de l’oxygène pour les malades. En équipant la plupart des hôpitaux de ce système, les personnes souffrant de problèmes respiratoires dans les zones reculées n’auront plus besoin de se faire suivre dans les centres urbains. Cette invention va considérablement réduire les déplacements contribuant à freiner la propagation du COVID-19. En faisant chuter le prix de l’oxygène, Arthur Zang permet à l’Etat, qui prend en charge le coût du traitement, de faire de grandes économies. « Nous espérons des partenariats basés sur la confiance pour nous aider à produire ces stations en grand nombre. Notre appareil fonctionne. Nous l’avons testé et il produit de l’Oxygène pur à 95%, ce qui est la norme », souligne le patron de la société Hilmore Medical. Avec une aptitude de fournir de l’oxygène à plus de 10 patients de manière simultanée et une capacité de production de 60 litres d’oxygène par minute, Oxynnet est une belle réponse à l’épineux problème d’approvisionnement en oxygène des formations sanitaires du Cameroun, surtout en période de crise sanitaire de COVID-19. Après le Cardiopad, tablette numérique qui permet de mesurer les données physiologiques du cœur pour les transmettre à un cardiologue, Arthur Zang confirme son ambition de mettre son génie au service de la santé.