La Directrice Générale de l’Autorité Aéronautique Civile du Cameroun, rassure cependant que toutes les mesures ont été prises pour une réouverture du ciel camerounais dans le respect des protocoles sanitaires imposés à la suite du COVID-19.
Le 29 juillet 2020, le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, a visité l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen et a déclaré que le Cameroun était prêt pour la réouverture de ses frontières aériennes, fermées aux vols commerciaux depuis la mi-mars.
Au micro de la CRTV Radio le 11 août 2020, la directrice générale de l’Autorité Aéronautique Civile du Cameroun (CCAA) s’est voulue rassurante sur l’ensemble des mesures prises afin d’éviter une nouvelle vague de contaminations au COVID-19.
«L’approche du gouvernement s’est jusque-là voulue prudente et progressive sur la réouverture des frontières aériennes au trafic commercial régulier, afin de permettre à tous les acteurs du transport aérien de maîtriser leurs procédures. C’est dans cette perspective que le gouvernement a autorité des vols expérimentaux, en nombre limité, pour tester le protocole de gestion sanitaire de tous les vols. C’est ce cycle mis en place depuis le mois de mai (2020, NDLR) qui nous permet d’être confiants et de vous confirmer qu’à ce jour, nous sommes prêts pour accueillir un volume important de passagers», a déclaré Mme Paule Owona Assoumou, épouse Koki.
Comme avec plusieurs autres secteurs, le Coronavirus impacte négativement le transport aérien au Cameroun, dont l’affluence moyenne tourne autour de 1,5 million de passagers par an.
«La nécessaire fermeture des frontières aériennes a stoppé ce flot incessant des passagers dans nos aéroports. Et la durée de crise sanitaire entraîne malheureusement la baisse des revenus pour les personnels de ce secteur, la faillite des compagnies aériennes, une suppression massive d’emplois. Au Cameroun, il y a eu un effet immédiat sur les ressources des acteurs du secteur, notamment la CCAA, les Aéroports du Cameroun, l’ASECNA, la CAMAIR-CO, les prestataires de sûreté, les agents de voyages etc. Le chiffre d’affaires de chacun de ces acteurs est quasi nul depuis plusieurs mois», a indiqué le DG de la CCAA.
65% des personnes déclarent une baisse de salaire ou de revenu
Des effets perceptibles de la pandémie du coronavirus sur le mode de vie de la population ont un impact négatif sur le niveau de vie de la population camerounaise, selon une récente évaluation de l’Institut national de la statistique (INS).
Pour 74% des personnes, indique l’INS, la pandémie est la cause de la baisse ou du ralentissement de l’activité (baisse de la clientèle/la production). Comme conséquence de la baisse de l’activité, 65% des personnes déclarent la baisse de salaire/revenu. « Sur un autre plan, la pandémie a entraîné la dégradation du niveau de vie de 60% de personnes. Cette dégradation est plus accentuée chez les très pauvres (79%), au Nord-Ouest (78%), au Sud-Ouest (77%) et à Douala (72%) », souligne l’INS. En outre, précise l’Institut, 82% des personnes se plaignent de la hausse des prix. Dans l’ensemble, 43% de la population éprouve des difficultés à accéder aux produits alimentaires/services de restauration et 40% au service de transport en commun. Pour faire face aux effets de la pandémie, indique l’INS, dans leur grande majorité les entreprises ont dû recourir à la réduction des heures de travail (62%), à la mise en chômage technique de certains employés (44%) et à la réduction des salaires (44%).
250 employés de Camair-Co en chômage technique
La crise sanitaire du coronavirus a gravement affecté la compagnie aérienne camerounaise, Camair-Co, la poussant à mettre en chômage technique quelque 250 salariés, le 22 juin 2020. « Face à la crise actuelle qui touche durement l’industrie du transport aérien et particulièrement la Camair-co, dont l’exploitation est suspendue depuis le 1er avril 2020, privant la compagnie aérienne nationale des revenues, la direction générale procède à la mise en chômage technique du personnel non essentiel », a annoncé, le directeur général de la Camair-co, Louis Georges Njipendi Kuotu.
D’après la direction générale de la compagnie, la mise en chômage technique de ces 250 salariés dès le 22 juin 2020 et « pour une durée de trois mois renouvelables, le cas échéant ». La compagnie précise que cette mise en chômage technique « consiste en une suspension du contrat de travail consécutive à la conjoncture économique défavorable à la compagnie du fait, principalement, des effets néfastes de la pandémie de la Covid-19 ». Dans une correspondance datée du 8 juin, le directeur général de la Camair-Co, a révélé qu’il attend, depuis le mois de mai le soutien de l’État, unique actionnaire de l’entreprise, pour sortir la compagnie de la zone de turbulences.
La compagnie nationale aérienne souhaitait l’appui du gouvernement, « en vue du règlement à la fois des arriérés et de la prime d’assurance nécessaire au convoyage du premier Boeing 737-700 NG vers le centre de maintenance ». Le 5 juin, la compagnie nationale aérienne avait adressé un message au personnel à travers lequel il leur présentait un plan d’austérité applicable sur les trois prochains mois. Ledit plan prévoit notamment la mise en chômage technique de 65% du personnel, pour une période de trois mois, éventuellement renouvelables. Dans le message, le directeur général exposait également à ses collaborateurs les difficultés auxquelles la compagnie fait face. Entre autres le paiement des arriérés de salaire des employés (3 mois), le paiement des frais de location ou de réfection de la flotte.