Entre 2017 et 2019, alors que le nombre de projets chutait vertigineusement passant de neuf à un, les recrutements connaissent une croissance exponentielle. Objectif de l’administrateur : se débarrasser du personnel expérimenté pour s’entourer des femmes et hommes à sa solde pour piller librement l’établissement chargé du financement et du paiement des prestations relatives à l’appui et à la relance des filières cacao et café.
Le Fonds de Développement des filières cacao et café (FODECC), initialement en charge du soutien à la recherche appliquée sur le cacao et les cafés, de l’appui aux programmes de formation et d’information des opérateurs de ces filières, et de la promotion de la transformation et de la consommation locales de ces produits, a dévié de sa trajectoire depuis l’arrivée en novembre 2016 de Samuel Donatien Nengue comme administrateur. La structure légère pensée par le président Paul Biya, de l’aveu du regretté Oyono Jean Marc, qui mit le FODECC sur les rails en 2006 avec trois employés, a pris du volume pour atteindre un effectif de 24 salariés dix ans plus tard. Une évolution jusque-là normale puisque le nombre de projets du portefeuille de Fonds est passé de 3 à 9. Telle est évaluée l’état du FODECC à la prise des rênes par Samuel Donatien Nengue en novembre 2016.
En 2017, contre toute attente, Samuel Donatien Nengue envisage le recrutement massif d’un nouveau personnel. Sur les ailes d’un népotisme à peine voilé, il s’investi dans le recrutement massif de stagiaires à dominance féminine et essentiellement originaires de son aire géographique. Parallèlement, il lança un appel d’offres pour la réorganisation de la structure et attribuera le marché à AXYS pour un montant de 40 millions de F. L’organigramme proposé par AXYS pour restructurer le FODECC faisait état de 16 nouveaux postes à pourvoir, dont celui du chef de département technique vacant en raison du départ à la retraite depuis 2016 de son dernier occupant. Le plus dur étant fait, la validation par le Comité de gestion de l’époque était une véritable formalité, l’instance ayant à sa tête un certain Théodore Ebobo qui, deux ans plus tôt, coopta l’administrateur.
L’implémentation de l’organigramme proposé par AYYS en octobre 2019, a donné lieu à l’ouverture à concurrence de tous les postes, y compris ceux occupés par le personnel permanent et en poste. Les recours gracieux de ce personnel expérimenté aux fins de surseoir à cette procédure, de le redéployer au vu des résultats de deux évaluations effectuées par le cabinet Cible RH en juillet et octobre 2019 et de n’ouvrir que les postes créés de son propre chef ne stoppera pas Samuel Donatien Nengue. L’administrateur continuera dans sa logique dont le dessein inavoué était de mettre à la porte le personnel en place et de le remplacer par celui qu’il avait d’ores et déjà recruté, et dont les supposés tests de recrutement organisés le 21 octobre 2019 devaient juste concourir à masquer sa supercherie. En fait, des appels à candidatures avaient déjà été lancés en catimini en août 2019 par le cabinet Cible RH et les recrutements effectués début octobre 2019 à Douala. Pour cette cause, l’administrateur et deux membres du comité de gestion avaient été mis en mission. Au terme de l’implémentation du nouvel organigramme, au lieu de 16 nouvelles personnes comme prévu dans le plan de recrutement, l’administrateur a réussi la prouesse d’en recruter 32.
Portant l’effectif du FODECC à 56 ! Dans une autre variante de sa gabegie, Samuel Donatien Nengue a, en un laps de temps opéré une extraordinaire cure amincissante dans le portefeuille des projets du FODECC aux conséquences dévastatrices pour les planteurs. Entre 2017 et 2019, l’administrateur a clôturé 8 des 9 Projets que comptait le portefeuille. Ainsi, le FODECC a débuté l’année 2020 avec 1 seul Projet !
Tôt ou tard, l’administrateur Samuel Donatien Nengue, briseur du rêve de l’esprit créateur du FODECC, aura à répondre à quelques questions, qui, actuellement défoncent notre entendement. Pourquoi doubler l’effectif du personnel alors que les activités ont baissé de pratiquement 80 % ? Du goût de l’administrateur Nengue, les 24 employés trouvés au FODECC ont-ils été submergé par les 9 projets ? Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour accueillir ce nouveau personnel ? Dans quelles conditions travaille tout ce personnel ? A quoi s’occupent-ils ? L’organisation actuelle reflète-t-elle les recommandations du cabinet AXYS et surtout les attentes gouvernementales conformément aux dispositions de la loi n°2017/010 du 12 juillet 2017 ? Pourquoi Samuel Donatien Nengue a-t-il attendu novembre 2019 pour implémenter l’organigramme proposé par le cabinet AXYS pourtant validé par le Comité de gestion depuis octobre 2018 ? Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que le Comité de gestion adopte ces recrutements en désaccord avec le plan de recrutement validé par ses soins en juin 2019 ?