Les ressources budgétaires totales prévues dans le budget de l’Etat ont été revues à la baisse par l’ordonnance N°2020/001 du 03 juin 2020 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2019/023 du 24 décembre 2019 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2020. Ces ressources diminuent ainsi de 542,7 milliards (-11%), faisant passer le budget de l’Etat à 4 409 milliards contre 4 951,7 milliards dans la loi de finances initiale. Une situation imputable à un contexte international marqué par, entre autres événements, les restrictions d’activités et les perturbations économiques causées par la pandémie du COVID-19. Au plan national, le contexte d’exécution du budget est marqué par la tenue du double scrutin des législatives et municipales du 09 février 2020, les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie du COVID-19, le faible niveau des cours mondiaux du pétrole.
Au terme du premier semestre, les ressources mobilisées se chiffrent à 2 516,8 milliards. Elles s’accroissent de 136,5 milliards (+5,7%) par rapport au premier semestre 2019. Cet accroissement est essentiellement imputable aux emprunts et dons. Par rapport à l’objectif du semestre fixé à 2 167,3 milliards, elles sont en dépassement de 349,5 milliards, soit un taux de réalisation de 116,1%. Cette performance est imputable à la fois aux recettes internes et aux emprunts et dons, qui affichent des taux de réalisation de 105,2% et 137,9% respectivement.
Dans le détail, les recettes budgétaires internes ont été recouvrées à hauteur de 1 516,5 milliards, en baisse de 123,5 milliards (-7,5%) par rapport à la même période de l’exercice précédent où elles se situaient à 1 640 milliards. Cette baisse s’observe aussi bien au niveau des recettes pétrolières que des recettes non pétrolières. Le taux de réalisation de ces recettes est de 105,2% par rapport à l’objectif semestriel fixé à 1 441,7 milliards. Les recettes pétrolières se chiffrent à 197,1 milliards à fin juin 2020, en baisse de 79,4 milliards (-28,7%) par rapport à fin juin 2019, essentiellement du fait de la baisse de 39,6% en rythme annuel des cours mondiaux du pétrole. Les recettes non pétrolières passent de 1 363,4 milliards à fin juin 2019 à 1 319,4 milliards à fin juin 2020, soit une diminution de 44 milliards (-3,2%) entre les deux périodes. Les recettes des impôts et taxes recouvrées au premier semestre 2020 s’élèvent à 946,3 milliards contre 908,9 milliards au premier semestre 2019, soit une hausse de 45,6 milliards (+5,1%) en glissement annuel. Les recettes douanières se chiffrent à 300,7 milliards à fin juin 2020 contre 359,5 milliards à fin juin 2019, soit une baisse de 58,8 milliards (-16,4%) en glissement annuel. Les recettes non fiscales baissent de 5,9 milliards (-7,9%) en rythme annuel et s’établissent à 68,8 milliards à fin juin 2020. Par rapport aux 102 milliards de prévision semestrielle, elles sont en retrait de 33,2 milliards, soit un taux de réalisation de 67,5%. Les emprunts et dons décaissés au cours du premier semestre 2020 s’élèvent à 1 000,3 milliards contre 740,3 milliards au premier semestre 2019, soit une hausse de 260 milliards (+35,1%) entre les deux périodes.
Les dépenses prévues dans le budget de l’exercice 2020 ont également connu, par le biais de l’équilibre budgétaire, une diminution de 542,7 milliards (-11%) dans la loi de finance rectificative. A fin juin 2020, les dépenses budgétaires totales ordonnancées s’élèvent à 2 117,1 milliards contre 2 197,7 milliards à fin juin 2019, soit une baisse de 80,6 milliards (-3,7%) entre les deux périodes. Les dépenses courantes croissent de 52,6 milliards (+4,6%) en glissement annuel pour se situer à 1 160,3 milliards à fin juin 2020.
Le service de la dette publique s’établit à 408,5 milliards au premier semestre 2020 contre 435,7 milliards au premier semestre 2019, soit une baisse de 27,2 milliards (-6,2%) en glissement annuel. Cette baisse s’observe dans les deux grandes catégories de dette publique. Par rapport aux 913,9 milliards prévus pour l’année, le taux d’exécution du service de la dette publique est de 44,7%. Le service effectif de la dette extérieure se chiffre à 201,6 milliards à fin juin 2020 contre 217,8 milliards à fin juin 2019, soit une diminution de 16,3 milliards (-7,5%). Son taux de d’exécution est de 53,9%. Les paiements au titre de la dette intérieure régressent de 10,9 milliards (-5%), passant de 217,8 milliards à fin juin 2019 à 207 milliards à fin juin 2020. Par rapport aux 539,9 milliards prévus pour l’exercice, le taux d’exécution de ces paiements est de 38,3%.
Au terme du premier semestre de l’exercice 2020, reflétant les recettes et dons mobilisés et les dépenses exécutées, le solde global base ordonnancements se situe à -816,4 milliards. Le solde primaire base ordonnancements est de -584,8 milliards, et le solde primaire non pétrolier s’établit à -1 169,3 milliards. Sur la base des prises en charge, le solde primaire se situe à -528,2 milliards, et le solde primaire non pétrolier s’établit à -1 112,7 milliards.