Le rapport commence par énumérer ce qui a déjà été fait pour améliorer la gouvernance et la transparence dans les entreprises publiques camerounaises. Il relève par la suite que la performance et la gestion de ces entités publiques sont préoccupantes. Selon le rapport, la rentabilité des entreprises publiques reste globalement faible. De même qu’il n’existe pas de vision globale des flux financiers Etat-entreprises publiques, ni d’évaluation quantitative précise de leurs poids dans le budget de l’Etat. Autre constat, les entreprises publiques camerounaises ne sont pas toujours des fournisseurs efficaces de services ; leur niveau d’endettement est très élevé (plus de 15% du PIB) ; les passifs croisés avec l’Etat présentent des risques budgétaires majeurs. « L’impact budgétaire du secteur des entreprises publiques est très important, créant une pression difficilement soutenable sur un budget déjà contraint. La gouvernance, la commande publique, le contrôle et l’audit interne doivent aussi être renforcés », indique le rapport.
Autre observation, la tutelle financière des entreprises publiques n’est pas exercée de manière efficace, avec un trop plein d’acteurs intervenants dans le cadre institutionnel de surveillance. Dans le même temps, la connaissance approximative du périmètre du portefeuille de l’Etat et certaines pratiques ne favorisent pas la transparence et accroissent les risques budgétaires. Surtout que l’absence d’un répertoire unique, exhaustif et régulièrement mis à jour des entreprises publiques, crée une incertitude sur ce périmètre. Le rapport du département des finances publiques du Fonds monétaire international (FMI) fait, par ailleurs, quelques recommandations.
Il est recommandé de donner à la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) un véritable pouvoir. Cela lui permettrait de jouer effectivement son rôle de conseil et de pilotage pour la politique de l’Etat actionnaire; de définir un répertoire unique et exhaustif des entreprises publiques; de recenser et analyser la situation des dettes et créances réciproques entre l’Etat et les entreprises publiques, et entre les entreprises publiques elles-mêmes. La CTR pourra ainsi arrêter les plans d’apurement crédibles et progressifs en fonction des besoins en trésorerie, garantir le respect des procédures d’examen préalable par le Comité national de la dette publique (CNDP) de tout endettement ou recours à la garantie de l’Etat de la part des entreprises publiques. Le FMI demande aussi de faire respecter rigoureusement la limite légale des mandats des directeurs généraux et présidents des conseils d’administration, d’ouvrir progressivement le capital des entreprises à caractère commercial au secteur privé afin de refocaliser le rôle de l’Etat à la provision de biens et services d’utilité publique, entre autres.