Il est l’un des plus grands producteurs de maïs du Cameroun. Il est présent dans le transport et le tourisme. Il est également propriétaire d’un ranch avec plus de 10000 têtes de bovins. Alhadji Mohamadou Abbo fait partie des plus grands entrepreneurs camerounais de la première heure. Comme ses compères de l’époque, ses débuts ressemblent bien à un conte de fée, pourtant c’est à force de travail et du sens de l’investissement que ce baron a pu bâtir son empire.
C’est en 1936 qu’Alhadji Mohamadou Abbo Ousmanou voit le jour dans le département de la Vina dans le Nord Cameroun. Très tôt, il perd son père et comme de nombreux cas, il doit se lancer très jeune dans la vie active pour subvenir à ses besoins et ceux de ses proches. C’est ainsi qu’à 12 ans le jeune Mohamadou devient motoboy auprès d’un transporteur. Quelques années plus tard, en 1956 il obtient son permis de conduire et devient chauffeur principal dans le transport en commun pour le compte d’Alhadji Mohamadou Pantani à Garoua.
Alhadji Abbo avoue n’avoir jamais souhaité aller à «l’école des blancs», mais affirme écrire et parler correctement français et anglais à présent. «Je dois vous préciser que même si je ne suis pas allé à l’école des blancs, j’ai fait des études coraniques chez mon maître Mal Mahondé», ajoute-t-il, comme pour signifier qu’il est doté d’une éducation autre. A la disparition de son père alors qu’il n’avait que 7 ans, ses frères et lui ont été placés par la force des choses sous la tutelle de l’un des amis du défunt, Alhadji Mamoudou Bodédjo, qui les «a bien élevé comme il faut », dit-il. Son premier diplôme occidental, a été l’obtention d’un permis de conduire en 1956. Grâce à ce permis de conduire, il exerce comme chauffeur du médecin chef de l’Hôpital Central de N’Gaoundéré, le Capitaine Loez Jacques. Puis, il se lance dans les transports en commun, comme chauffeur en location pour Alhadji Mohamadou Pantami à Garoua. «Je lui versais la somme de 150 000 FCFA par mois en honorant régulièrement les échéances», se rappelle-t-il nostalgique.
En homme ambitieux, il ne se contente pas de son salaire de transporteur et grâce à ses économies, il se lance en parallèle dans le commerce, plus tard il obtiendra un prêt bancaire pour acheter son premier car de transport. Au fil des années, le fils de N’Gaoundéré va bâtir sa fortune petit à petit entre commerces de bétail, commerce général, agriculture, transport, tourisme, industrie entre autres.
Alhadji Abbo est l’un des plus grands producteurs de maïs du Cameroun à travers son entreprise Maïscam. Il est également présent dans le tourisme avec son hôtel le relais St Hubert de Garoua. Il est présent dans le transport dans toutes les régions du septentrion du Cameroun. Il est également propriétaire d’un des plus grands ranchs du Cameroun le ranch AMOA qui compte plus de 10 000 têtes de bovins. Le grand Alhadji Mohamadou Abbo est également à la tête du conseil d’administration de la société sucrière NOSUCA.
De son Empire à son engagement politique
Travaillant avec des partenaires de divers horizons, Alhadji Abbo est propriétaire du Ranch AMAO. Pour lui, le fait d’avoir réussi dans les affaires n’est pas une question du « temps d’Ahidjo ». Pour réussir dans les affaires il faut être raisonnable et sérieux : «Toutefois, je comprends que ceux qui n’ont pas réussi pensent que pour réussir il faut être pistonné », ajoute-t-il ironiquement. D’après le milliardaire, son engagement politique remonte à l’UNC le parti unique, bien avant qu’il ne se lance dans les affaires. Son action politique vise à maintenir la paix entre ses frères camerounais qui doivent rester unis sous le même drapeau. Rien à voir avec le fait de «protéger ses affaires», qui d’ailleurs fonctionnent parce qu’il prône la compétence plutôt que la famille. Celle-ci par contre bénéficie de cette splendide demeure qui se dresse fièrement dans le quartier dit Hauts plateaux à N’Ngaoundéré. «Il fallait construire quelque chose de grand pour abriter ma très nombreuses famille» explique-t-il. Avec en projet l’écriture d’un livre qui retracera sa vie, Alhadji Mohamadou Abbo Ousmanou aimerait que l’on se souvienne de lui, comme étant, un «homme honnête, qui respecte ses engagements, sociable, prompt à écouter, lent à réagir, qui réfléchit toujours avant d’agir pour éviter les erreurs. Un homme qui ne prend aucun risque sans calculer». Militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), AMAO est actuellement le seul Fils de l’Adamaoua membre du Bureau Politique du RDPC
La Maïserie du Cameroun (Maïscam) semble être la seule entreprise à résister à la bourrasque qui traverse le groupe Abbo. En effet, cette unité agro-industrielle règne toujours de façon monopolistique sur la production locale du gritz de maïs. Chaque année, Maïscam continue de fournir aux Brasseries du Cameroun (filiale du groupe Castel) environ 10 000 tonnes de cette matière première, qui rentre dans la production de la bière.