L’information est du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, qui l’a révélée lors d’un point de presse organisé avec le ministre de la Communication mercredi 13 mai 2020.
Les mesures restrictives édictées par le Président de la République Paul Biya, pour essayer d’endiguer la propagation du Coronavirus sur le territoire national, ont eu des conséquences fâcheuses sur l’économie du pays. Certains observateurs avertis de la scène socio-politico-économique camerounaise, se sont même laissés aller à des analyses, dont la substance indiquait que l’assouplissement de la riposte contre la Covid-19, décidé au début du mois de mai par le Chef de l’Etat, a été motivé par la volonté de sauver notre économie qui en seulement 2 mois d’application des mesures susmentionnées, est en très piteux état.
Toutefois, ces projections ne reposaient la plupart du temps sur aucun bilan chiffré, qui pouvait permettre de mesurer avec exactitude, l’impact financier du Coronavirus sur l’économie nationale. Mais au regard des dernières informations mises à la disposition du public par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, lors d’un point de presse organisé le mercredi 13 mai 2020, il semblerait que ces dernières sont loin d’être fantaisistes. En effet, d’après le membre du gouvernement, l’impact financier de la pandémie du Coronavirus sur l’économie nationale s’élève pour le moment, à 800 milliards de FCFA. Un déficit qui inclut les recettes douanières et les charges de l’Etat.
«800 milliards de FCFA, c’est l’impact financier de la pandémie sur l’économie camerounaise. Lors du point de presse de ce soir (13 mai 2020), le ministre des finances, Louis Paul Motaze indique que cette évaluation inclut les recettes douanières et les charges de l’Etat», peut-on lire sur le compte Twitter de la CRTV, l’opérateur du service public de l’audiovisuel.
Un budget sérieusement touché
Réduction du budget annuel et baisse des prix des produits sur le marché international sont quelques-uns des impacts sur l’économie du Cameroun. Le pays qui a tablé sur un budget de 4951 milliards de frs CFA pour l’année 2020 voit ainsi ses prévisions budgétaires et autres échanges commerciaux mis à mal. Le pétrole, l’une de ses principales ressources, contraint de se vendre à un prix inférieur auxdites prévisions qui estimaient notamment le prix du baril à 54,4 dollars (Soit environ 3, 272,160 FCFA). Du fait du COVID19, le prix de ce baril se retrouve aujourd’hui à moins de 30 dollars (soit environ 1,804, 500 FCFA).
En effet, la baisse des revenus touristiques, le ralentissement du secteur des transports et du commerce en général n’incitent pas à plus d’optimisme. Dans le même ordre d’idées, les échanges commerciaux du Cameroun par voie maritime estimés à 95% des flux sont négativement impactés. Le ministre des Finances estime ainsi qu’avec la diminution des échanges avec le monde extérieur, les importations baissent. Ce qui implique que les recettes douanières vont aussi baisser, poursuit-il. Louis-Paul Motaze en conclut que tout cela aura des conséquences sur l’économie réelle.
Le patronat et CEMAC concernés
Compte tenu de cette situation préoccupante, le GICAM (Groupement interpatronal du Cameroun) a tenu une session extraordinaire de son conseil d’administration le 19 mars 2020. Les travaux ont alors été sanctionnés par un appel à mobiliser en urgence l’ensemble des instruments de politique monétaire, budgétaire et commerciale, mais également à mettre en place des politiques inédites de soutien aux entreprises et aux ménages pour gagner la guerre contre le Coronavirus.
Au niveau de la CEMAC, l’on est conscient des risques encourus sur le plan économique. D’où la réunion autour des incidences économiques et financières du COVID-19 sur la réforme de la CEMAC tenue à Brazzaville au Congo le 28 Mars 2020. C’était en présence des ministres de l’économie et des finances des pays de la sous-région. Les travaux ont débouché sur une solution visant à juguler la propagation de la pandémie. Il a également été question d’atténuer les conséquences macroéconomiques de la crise sur les économies des États et leurs populations tout en assurant la stabilité monétaire.