Un point d’échange ou encore internet eXchange point (IXP) est une infrastructure physique qui permet aux acteurs interconnectés de s’échanger du trafic Internet local grâce à des accords mutuels dits de « peering ». Les utilisateurs d’un IXP peuvent améliorer la qualité de leur débit Internet et éviter les coûts supplémentaires importants liés au transport des données. En d’autres termes, un IXP contribue au développement de l’Internet local : les échanges entre les usagers d’un territoire ne passent plus par des infrastructures lointaines (Paris, Londres, même New York), mais restent sur le territoire d’implantation de l’IXP. Pour le cas du Cameroun, les échanges et la gestion des données des internautes se faisaient encore à Londres en Grande-Bretagne, à Sessimbra au Portugal, et récemment à Lagos au Nigeria. Une situation qui avait pour conséquences : mauvaise qualité des communications, non disponibilité d’une bande passante suffisante, coûts élevés du trafic international qui plombent les tarifs d’accès à Internet pour l’utilisateur final. Pour remédier à tous ces désagréments, le gouvernement de la République a opté pour la nationalisation des IXP, qui apportent de nombreux avantages.
Depuis le 27 octobre, Cameroun Internet eXchange Point (CAMIX), assure la gestion et l’exploitation des IXP de Yaoundé et de Douala, logés au Data Center de la Campost à Yaoundé. La cérémonie de lancement et de remise de la décision autorisant la CAMIX à exercer était présidée par Minette Libom Li Likeng, le ministre des Postes et télécommunications (Minpostel). Cette nouvelle donne marque un tournant décisif dans l’histoire des télécommunications au Cameroun. « C’est un pas significatif de la digitalisation de notre société », a confié Minette Libom Li Likeng, mettant en exergue le fruit d’une collaboration calquée sur le modèle multi-acteurs de l’ICANN (Internet Corporation For Assigned Names and Numbers), entre le Minpostel, l’Union africaine, l’Internet Society, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication ainsi que l’ensemble des acteurs nationaux du secteur.
Pour Olivier Leloustre, président de CAMIX, ces points d’échange offrent de nombreux avantages. Ils facilitent l’échange du trafic international local, permettent de faire des économies de coûts, améliorent la qualité de l’accès à Internet par l’optimisation de la latence et de la bande passante. Le Minpostel lui a recommandé de respecter rigoureusement les obligations prescrites dans l’autorisation délivrée. Les IXP qui fournissent également des services Internet à valeur ajoutée, seront, dans un proche avenir, installés à Maroua, Kribi et Bamenda.
L’objectif poursuivi par le gouvernement est l’amélioration des performances des entreprises du secteur des télécommunications afin qu’elles jouent pleinement leur rôle de catalyseur de développement de l’économique numériques. Il s’agit aussi de la mise en œuvre de partenariats gagnant-gagnant pour la facilitation de l’accès de tous à des
services de communications électroniques de qualité à des prix abordables.