« Nous avons réuni tous les acteurs qui constituent notre tissu socioéconomique pour répondre à une importante préoccupation. Celle de définir un code de conduite des petites et moyennes entreprises en calibrant leurs droits et obligations, mais surtout en créant des conditions leur permettant de s’épanouir et participer à la réalisation de notre stratégie nationale de développement avec en ligne de mire, la dynamique d’émergence de notre pays », a établi Achille Bassilekin III, le ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), le 2 septembre à Yaoundé, lors des ateliers d’examen de l’avant-projet de texte d’élaboration de la charte nationale des petites et moyennes entreprises (PME).
Cette activité a été prescrite au Minpmeesa par le Premier ministre lors de la 9ème édition du Cameroon Business Forum. Le 12 mars 2018 à Douala, cette concertation a posé les bases du financement des PME. L’élaboration de la charte des PME consiste à identifier l’ensemble de contraintes qui freinent leur contribution effective à l’amélioration du produit intérieur brut (PIB). Parmi les griefs à leur développement, l’on signale un cadre légal et réglementaire jugé insuffisant et peu incitatif pour le secteur privé, et un environnement institutionnel peu attractif. La multiplicité des initiatives dénuées d’un plan cohérent et structuré, d’une administration à une autre, constitue également un réel handicap pour la formulation d’une politique forte d’appui en faveur des PME. Les formalités et lourdeurs administratives, la pression fiscale et l’offre de produits financiers inappropriés ralentissent considérablement le développement et la viabilité des PME. A ces obstacles, viennent encore se greffer la formation insuffisante des dirigeants des PME, les difficultés d’accès aux marchés, la faiblesse du marché de services non financiers aux entreprises et l’insuffisance des infrastructures de soutien à leurs activités. « Ce cadre permettra dès lors à l’Etat d’assumer pleinement ses missions d’appui au développement du secteur privé, de définir clairement les mesures de soutien et des avantages aux PME dans le cadre de leur reconnaissance par la charte, d’accorder aux PME des appuis multiformes sur la base des règles et principes de transparence et d’égalité pour accroître leur compétitivité », a expliqué Achille Bassilekin III.
Le Minpmeesa n’a pas attendu le 2 septembre ou l’élaboration de la charte, dont l’opérationnalisation proprement dite est prévue dès 2020, pour impulser la nouvelle dynamique définie par le chef de l’Etat dans le secteur des PME. Achille Bassilekin III a fait de l’accompagnement des jeunes entrepreneurs une priorité. Cette volonté s’est matérialisée à travers l’encadrement des apprenants de la pépinière nationale pilote d’entreprises d’Edéa (PNPE), don du président Paul Biya à la jeunesse camerounaise. La première cuvée d’apprenants, dix-huit au total, est opérationnelle depuis le 22 juillet. Les meilleurs de cette cuvée, les plus avancés dans la maturation des projets développés, notamment dans les domaines des TIC, l’agroalimentaire, le textile et la transformation du cuir, ont reçu des appuis techniques et matériels du Minpmeesa d’une valeur de 5 milliards de F. Cet investissement rapportera à l’Etat près de 102 milliards de F au bout de trois ans.
Toujours dans le registre de l’encadrement des jeunes porteurs de projets, à l’issue de la phase pilote de l’appel à projets pour le Fonds de prototypage, placé sous le très haut patronage du président de la République vingt lauréats ont été sélectionnés, et ont reçu leurs prix le 20 août à Yaoundé. Le prix du président de la République a été décerné à Serge Armel Ndjidjou, pour son portique de désinfection automatique et hybride destiné à la lutte contre la propagation du COVID-19. Un dispositif qui s’installe à l’entrée de bâtiments et autres véhicules.
Après Garoua, Ngaoundéré, Douala, Edéa, Bafoussam, Foumban, ce fut au tour la ville d’Ebolowa, région du Sud, d’accueillir le Minpmeesa le 12 août. A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 5ème édition des caravanes de sensibilisation sur les centres de gestion agréés (CGA), Achille Bassilekin III a incité les PME à adhérer massivement aux CGA pour améliorer leur compétitivité, renforcer leur résilience face aux effets de la crise sanitaire du COVID-19, et pour les rendre aptes à capitaliser les opportunités offertes par la levée des barrières tarifaires inhérentes à l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine. Dans la foulée, un partenariat a été envisagé entre le Minpmeesa et l’Ecole normale supérieure d’Enseignement technique (ENSET) d’Ebolowa, creuset de l’innovation technologique dans cette région.
Moderniser l’artisanat camerounais dans le but de lui trouver un cadre incitatif, reste un défi majeur pour Achille Bassilekin III. Le 29 juillet le centre international de l’Artisanat de Yaoundé (CIAY) a abrité un atelier pour permettre aux artisans et aux entreprises artisanales de pouvoir poursuivre sereinement le processus de migration. Au terme des travaux, des propositions permettant le passage du secteur informel vers le secteur formel ont été formulées. Le 20 août le CIAY, a abrité un atelier de concertation en vue de la mise en place et du fonctionnement du bureau de facilitation, guichet unique, des exportations des produits artisanaux au Cameroun. L’objectif étant de mettre sur pied un dispositif permettant l’épanouissement des artisans et le développement du secteur de l’artisanat. Par ces actions d’éclat, sans tambour ni trompette, témoignages de son hyperactivité, Achille Bassilekin III implémente au quotidien d’importantes instructions du président Paul Biya pour donner toute la puissance à ce secteur moteur de la croissance économique, donc de l’émergence du Cameroun.