Depuis le 29 janvier 100 milliards de F ont été débloqués, pour le paiement des dépenses ordonnancées et prises en charge par les comptables publics des opérateurs économiques et les prestataires de services de l’Etat au titre des exercices budgétaires 2018 et antérieurs, par le ministre des Finances Louis Paul Motaze.
Le ministre des Finances (Minfi), en exécution des hautes instructions du chef de l’État relatives à l’apurement progressif de la dette intérieure, a débloqué l’importante somme de 100 milliards de F dont les termes de la répartition sont contenus dans son communiqué du 29 janvier 2020. S’agissant de l’exercice 2019, les paiements concernent : « pour la paierie générale du Trésor, toutes les dépenses prises en charge jusqu’au 30 septembre 2019 et toutes les dépenses de moins de 50 millions pour la période allant du 1er octobre au 30 décembre ; pour les autres circonscriptions financières, toutes les dépenses prises en charge jusqu’au 30 novembre 2019 », annonce Louis Paul Motaze, qui situe par la suite cette opération dans son contexte.
Contexte de l’opération
« Ces paiements, participent de la volonté du gouvernement de poursuivre l’assainissement des finances publiques et de réduire progressivement les délais de paiement afin de les contenir dans les 90 jours après ordonnancement conformément aux directives de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) », recadre le Minfi.
Le déblocage des ressources décidé par le Minfi, est une réponse aux appels du Groupement inter-patronal (Gicam) lancés le 21 juin 2018. À l’occasion de la 126e session de son assemblée générale, le Gicam avait révélé que les entreprises réclamaient au gouvernement camerounais une dette d’un peu plus de 700 milliards de F. Les entreprises du BTP, à elles seules, représentent 200 milliards de F pour des travaux exécutés sur les chantiers routiers, selon le Projet de performance des administrations (PPA) du ministère des Travaux publics pour l’exercice 2020. « Ces efforts seront poursuivis en 2020 grâce à l’amélioration de la qualité de la dépense, au renforcement de la discipline budgétaire et à une meilleure gestion de la trésorerie », rassure le Minfi. Le paiement de la dette due aux PME reste donc l’un des axes prioritaires de la croissance économique du Cameroun.
Vers la relance économique
L’injection des liquidités dans le circuit économique à travers le règlement de nombreuses factures dues aux fournisseurs, longtemps restées en instance, permettra par effet de ruissellement aux entreprises bénéficiaires, de poursuivre les investissements gelés et même d’engager de nouveaux chantiers. L’efficacité de cette méthode de relance économique par l’injection de la masse monétaire dans l’économie, a fait ses preuves dans bien des pays de par le monde. Elle permet aussi de retrouver les capacités nécessaires pour relancer l’économie à travers des politiques d’investissement ambitieuses qui doivent profiter à l’ensemble des Camerounais, dont l’amélioration des conditions de vie quotidienne demeure une priorité du président Paul Biya.
Cette opération est aussi un signal fort aux partenaires techniques et financiers du gouvernement, engagés à ses côtés dans le cadre de la réalisation du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international.