Le projet pour la gouvernance locale et la résilience des communautés, qui se déploie au Cameroun, vient de bénéficier d’un coup d’accélérateur dans sa mise en œuvre. Le 28 septembre 2022, la Banque mondiale, à travers son bras séculier l’Association internationale de développement (IDA), a approuvé un décaissement de 300 millions de dollars, soit 203,7 milliards de Fcfa en faveur dudit projet.
180 municipalités camerounaises comptant plus de 1,5 million d’habitants seront directement affectés par le projet. Celui-ci vise à soutenir les objectifs de développement du pays en renforçant la participation des communautés aux processus de planification et de gouvernance locales ; en les dotant d’infrastructures climato-résilientes essentielles ; et en renforçant la capacité des autorités locales décentralisées à gérer et mettre en œuvre des investissements publics.
Selon Abdoulaye Seck, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, cet appui financier intervient dans un contexte où « il est important d’aider les communautés et les collectivités locales, telles que les municipalités et les conseils régionaux, à développer des infrastructures climato-résilientes et à en favoriser l’accès, ainsi qu’à promouvoir davantage la participation citoyenne pour optimiser la gestion des ressources et assurer des services inclusifs».
Pour une bonne mise en œuvre sur le terrain le projet sera conduit par le ministère de la Décentralisation et du développement local (Minddevel), en tant qu’unité d’exécution du projet. Il sera appuyé par un comité national de pilotage avec une représentation des ministères des Finances et de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire.
Une aide de plus qui renforcera la dotation générale à la Décentralisation
Comme en 2021, la portion du budget de l’Etat à affecté pour le développement des collectivités territoriales décentralisées stagne à 7,2%, loin des 15% prévus par la loi qui en sera pourtant à sa troisième année de mise en œuvre.
Cinq. C’est le nombre de décrets signés le 4 Janvier 2022, par le président de la République relatifs à la mise en œuvre de la décentralisation. L’un des textes fixe le montant des ressources affectées à la dotation générale de la décentralisation au titre de l’exercice 2022 (même s’il y est malencontreusement mentionné 2021) est arrêté à la somme de 232,176 milliards FCFA, soit le même montant que celui de l’exercice 2021. En valeur relative, cette enveloppe représente 7,2% du budget central de l’Etat, voté par le Parlement à un peu plus de 5700 milliards Fcfa. Ce montant ne reflète les promesses du gouvernement durant la préparation du budget 2022. Face aux services techniques des ministères des Finances, de l’Economie et de la Décentralisation, courant août 2021, les présidents et secrétaires généraux des conseils régionaux avaient souhaité que les ressources affectées afin de booster le développement local en 2022 se situent entre 600 et 800 milliards. Mais au bout du compte et sauf loi de finances rectificative ou ordonnance présidentielle décidant de sa rallonge au cours de l’exercice budgétaire, l’enveloppe y dédiée restera loin en deçà de la portion de 15% au moins du budget central prévue par la loi du 24 décembre 2019 portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), qui en sera pourtant à sa troisième année de mise en œuvre.
Dans le détail, cette enveloppe 2022 est répartie ainsi qu’il suit : dotation générale de fonctionnement pour les régions, les communautés urbaines et les communes : 90, 772 milliards FCFA ; dotation générale d’investissement : 106, 404 milliards FCFA. 30 milliards FCFA seront mis à disposition par l’Etat pour la mise en place et le fonctionnement des 10 régions, qui percevront par ailleurs 3 milliards FCFA chacune.