Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey a signé des conventions avec les ambassadeurs de France et de Suisse au Cameroun, le 11 mars 2020 à Yaoundé.
Dans le processus de décentralisation, la construction des économies locales est sans conteste, le défi le plus exigeant dans la mesure où elle agrège la prise en charge de l’ensemble des autres implications que sont l’appropriation, la participation, le foncier et la gouvernance territoriale. Elle répond à la question qui consiste à donner corps aux finalités de la nouvelle organisation de l’Etat dont l’une des plus significative est le mieux-être citoyen. Pour y parvenir, le Cameroun entretient avec ses partenaires traditionnels une politique suivie et efficace. La France et la Suisse se démarquent comme partenaires stratégiques.
Les deux pays viennent d’octroyer des appuis financiers visant l’amélioration des conditions de vie des populations. Ces contributions décisives étaient le prétexte de la signature de conventions, à Yaoundé le 11 mars, entre le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey et Christophe Guilhou, ambassadeur de France au Cameroun et Pietro Lazzeri, ambassadeur de la Confédération Suisse au Cameroun.
67,8 milliards de F du 3e C2D
Pour Christophe Guilhou, il s’agira d’après lui d’accompagner les priorités du gouvernement en intervenant directement au travers de la politique budgétaire du Cameroun. Cette phase va être axée sur la santé, l’éducation de base et de la protection sociale. D’après le Minepat, cet appui budgétaire sectoriel 2020-2022, du 3e Contrat de désendettement et de développement, servira notamment à la construction de 1350 salles de classe et à l’allocation de primes aux personnels enseignants dans les zones d’éducation prioritaires, dont les régions de l’Extrême-Nord et de l’Est. Concernant la santé, il sera question d’améliorer la prise en charge du coût des prestations des formations sanitaires en finançant la subvention du chèque santé pour 360 000 femmes enceintes. L’intégration des chèques-santé et le renforcement du projet Filet sociaux va constituer les priorités de ce deuxième appui.
Le contrat de désendettement et de développement (C2D) est un outil qui permet de reconvertir la dette de certains pays. Concrètement, une fois qu’un pays pauvre très endetté a signé un C2D avec l’Agence française de développement (AFD), le pays continue d’honorer sa dette jusqu’à son remboursement et, à chaque échéance remboursée, l’AFD reverse au pays la somme correspondante sous forme de don. Celle-ci sert alors à financer des programmes de lutte contre la pauvreté. Pour le diplomate français, le Cameroun passe au C2D de « maturité ».
3 milliards de F du fonds de contrevaleur suisse
L’ambassadeur de Suisse et le Minepat ont procédé au lancement de trois projets novateurs dans les secteurs de l’eau, des énergies renouvelables et de la production agricole. Selon Pietro Lazzeri, Experience Incorporated Cameroon, Solarhydrowatt et Sahel Water Sanitation and Environnement sont les trois Petites et moyennes entreprises camerounaises sélectionnées pour jouir de l’accompagnement de la Suisse. Chacune d’elle bénéficie d’un milliard de F pour une durée d’exécution d’un an. En signant les documents relatifs au programme sur le fonds de contrevaleur suisse, Pietro Lazzeri a précisé que cet appui rentre dans le cadre de la reconversion de la dette du Cameroun envers la Suisse. Grâce à ces projets, un bon nombre de forages et de pompages solaires pour l’adduction d’eau potable et l’accès à l’électricité solaire pour les ménages dans quatre communes des régions du Nord et de l’Extrême-Nord seront construits. Les deux autres projets consisteront à favoriser la production à plus grande échelle des semences certifiées pour l’exploitation de la pomme de terre à Santa dans le Nord-Ouest ainsi que l’alimentation en électricité de 1500 personnes du groupement Fotetsa, département de la Menoua, région de l’Ouest à travers l’installation d’un système hybride dont 15 kW en énergie solaire photovoltaïque.
Une belle contribution dans la lutte contre les changements climatiques. Dans son plan d’action climat, le Cameroun s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 32% d’ici 2035.