Le Programme des Nations unies pour le développement a publié son dernier rapport 2019 sur le classement mondial des pays, selon l’indice de développement humain. Le document souligne qu’à travers les pays du continent, l’inégalité demeure élevée malgré les efforts réalisés par certains pays.
Selon le PNUD, 10% de la population africaine monopolise 30% à 35% des revenus du continent. Si ces chiffres restent moins élevés que ceux de l’Asie (40% à 55%) ou des Amériques (45% à 55%), ils cachent des réalités différentes selon les pays nous rapporte Ecofin.
« Les revenus perçus par les 10% les plus riches vont de 37% en Algérie à 65% en Afrique du Sud, tandis que ceux perçus par les 40% les plus pauvres ne dépassent pas 14% en Algérie et environ 4% en Afrique du Sud », indique le rapport soulignant que l’Afrique australe est la région la plus inégalitaire du continent, tandis que l’Afrique du Nord et de l’Ouest sont les moins inégalitaires. En tenant compte du classement, on note des évolutions par rapport à 2018. A la première place africaine se trouvent toujours les Seychelles. Si le pays conserve sa 62e place mondiale, il a réussi à se hisser dans la catégorie des pays ayant un IDH « très élevé » et est le seul pays africain à se situer dans cette zone.
Yaoundé s’en sort plutôt bien
En effet, huit pays africains se classent désormais dans la catégorie des IDH « élevés », tandis que 13 sont dans la catégorie des IDH « moyens » dont le Cameroun. La triste majorité (31) des pays africains étudiés dans le rapport se classent tous dans la catégorie des IDH « faibles ». En 2018, la croissance du PIB réel du Cameroun atteint 3,8 % contre 3,5 % en 2017 grâce à la demande intérieure, principal soutien de la croissance économique, notamment par la consommation et l’investissement.
Le Cameroun est la principale économie de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC), une région qui a subi de plein fouet la chute des prix pétroliers. Comme ses partenaires de la CEMAC, le pays a dû mettre en place des mesures d’ajustement budgétaire afin de parer au choc des termes de l’échange, rétablir sa stabilité macroéconomique et restaurer la confiance dans la monnaie commune.
La croissance camerounaise devrait atteindre 4,3 % cette année. Trois facteurs ont permis ce rebond : l’augmentation de la production de gaz naturel, avec le démarrage des activités d’une nouvelle usine flottante de liquéfaction ; le léger repli du secteur pétrolier, et le dynamisme soutenu des secteurs de la construction, de l’industrie, du logement et des services
Alors que le Cameroun s’est donné pour objectif d’accéder à la catégorie des économies à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035, le mémorandum économique de la Banque mondiale publié en avril 2017 soulignait la nécessité s d’accroître sa productivité et de favoriser le développement du secteur privé.
Le Cameroun devra en particulier enregistrer une croissance du PIB réel d’environ 8 % (soit 5,7 % par habitant) sur la période 2015–2035. Il faudra pour cela que le taux d’investissement passe d’environ 20 % du PIB en 2015 à 30 % en 2035 et que la productivité, qui n’a globalement pas progressé au cours de la dernière décennie, atteigne 2 %. Ces défis sont considérables, mais à la portée du pays. La revue des dépenses publiques publiée par la Banque mondiale en février 2018 propose cinq axes d’intervention pour y parvenir.
De plus, sur le continent, la plus forte progression est attribuée aux Comores qui passent de la 165e place mondiale à la 156e (23e africain) suivis du Botswana qui passe à la 94e place mondiale (5e africain), de la Côte d’Ivoire désormais classée 165e mondiale. Le Niger quant à lui reste le pays ayant l’IDH le plus faible au monde, devant la Centrafrique et le Tchad. Pour rappel, le classement de l’IDH évalue le niveau de développement humain des pays (189 au total), en se basant sur plusieurs données impliquant, entre autres, le niveau d’éducation de la population, la santé et le revenu. Seules les données de la Somalie n’ont pas étés prises en compte par les experts, parmi les pays africains.