Les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal situé dans la localité de Batchenga région du Centre, évoluent à un rythme soutenu. A date, les travaux qui sont exécutés par l’entreprise Nachtigal hydro power company (NHPC) affiche un taux d’exécution du projet de l’ordre de plus de 80,2%. Les différents lots de construction sont de : 81,6% pour le lot de génie civil ; 75,9% pour le lot électromécanique ; 100% pour le lot de ligne de transport.
Au regard de la bonne évolution de ce projet implanté sur une superficie de 421 hectares, le ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou Essomba, lors de sa mission d’évaluation sur le chantier le 20 janvier 2023, avait assuré que « dans le planning, il est question qu’au terme de la première décade de décembre 2023, la première machine soit mise en service et nous sommes confiants que cet objectif sera atteint ». Ainsi, la première turbine va produire 60MW qui seront injectées dans le réseau interconnecté Sud(RIS). Avec une demande en énergie électrique qui a cru de 2,5% en 2022, selon Eneo, cette fourniture supplémentaire en énergie électrique viendra sans doute réduire les délestages.
La NHPC rassure
Graves fissures verticales et horizontales sur les joints de plots et corps de structures, fuites et infiltrations d’eau sur lesdites failles, dégradations des bétons, fragilisation de la paroi par des fuites d’eau, etc., sont entre autres défaillances mises en lumière par l’ARSEL dans un rapport sur le suivi de la construction du Barrage de Nachtigal. Des déclarations qui ont été démenties par Vincent Leroux, le Directeur général de NHPC.
« Le 18 juillet 2023, NHPC a procédé à la mise en eau du barrage ; une opération importante dans la construction de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal qui consistait à remplir pour la première fois le barrage pour créer la retenue d’eau qui alimentera l’usine de production. Ce remplissage a duré un mois, et s’est fait par palier afin de s’assurer de l’étanchéité et de la robustesse de l’ouvrage comme cela se fait sur tous les ouvrages de ce type partout dans le monde. Suite à cette opération, des infiltrations ont été identifiées au niveau du raccordement entre le seuil labyrinthe et le barrage principal et des travaux engagés pour y remédier avant la mise en service, sans aucun impact sur le calendrier du projet. » précise t-il dans les colonnes du journal spécialisé Ecomatin.
« Le démarrage du groupe 1 est maintenu pour fin décembre 2023. Il s’en suivra le couplage du réseau et l’injection des premiers mégawatts, avec la réception définitive du groupe 1. En février 2024 avec la signature du certificat final de mise en service. Nachtigal fait l’objet d’un contrôle permanent, tant par des équipes d’ingénieurs et d’experts mobilisés par NHPC sur le chantier que par des ingénieurs indépendants avec notamment : Une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (Amoa), assurée par EDF, leader mondial du secteur de l’hydroélectricité, avec près de 60 salariés mobilisés au Cameroun et un appui du Centre d’ingénierie hydraulique en France. Un bureau de contrôle technique, assuré par Bureau Veritas, qui réalise des contrôles réguliers des ouvrages. Un ingénieur indépendant des 15 Prêteurs du Projet (Lenders Technical Advisor, du cabinet international Mott Mc Donald). L’Assistance technique de l’Etat via le ministère de l’Eau et de l’Energie (financée par la Banque mondiale et composée d’experts internationaux). Le Dam Safety Review Panel comité mis en place par la Banque Mondiale et qui met en œuvre les meilleurs standards internationaux. Les ingénieurs indépendants de l’Etat et des Prêteurs du Projet ont réalisé des visites avant, pendant et après la mise en eau, constatant par eux-mêmes le plan d’actions mis en place et leur bon avancement. La visite de l’ARSEL en août 2023, hors de tout cadre réglementaire sur les sujets techniques, a émis un avis sans prendre connaissance des mesures mises en place et de la supervision très forte tant par l’AMOA-EDF que par les ingénieurs indépendants. » a-t-il poursuivi.
Initialement, la mise en service de la première turbine de Nachtigal était prévue en septembre 2022, et la livraison de l’ensemble des sept turbines vers fin 2023. Mais des retards ont été accusés dans la réalisation des travaux en raison de la pandémie de la Covid-19 et sa batterie de mesures restrictives. Selon le Ministère de l’eau et de l’énergie, la mise en service totale du barrage est prévue pour début 2024, avec une production totale installée de 420 MW. À sa mise en service, l’électricité produite représentera près de 30% de la production du réseau interconnecté sud.
En effet, le projet Nachtigal est porté par la société Nachtigal Hydro Power Company, détenue aujourd’hui par EDF (40%), IFC (20%) et l’Etat du Cameroun (15%), Africa50 (15%) et Stoa (10%). Le projet est composé entre autre d’une usine de pied de 4,5 MW et d’une partie en béton compacté au rouleau de 1380 mètres de long et de 13,5 m de haut sur le fleuve Sanaga ; d’un canal d’amenée de 3,3 km de long ; d’une centrale de production équipée de 7 turbines de 60 MW chacune ; d’une ligne de transport électrique de 225KV de 50 km de long entre le site de Nachtigal et Nyom II. Notons que la centrale de Nachtigal bénéficiera de la régulation du débit de la Sanaga favorisée par les réservoirs en amont de Mbakaou et de Lom Pangar. L’électricité produite par le barrage sera intégralement achetée par Eneo.