« J’ai l’honneur de vous transmettre la décision donnant mandat à l’organisme dont vous avez la charge, pour assurer la continuité des opérations de gestion et de sauvegarde des actifs résiduels des ex-ONCPB, ONCP et RNCF », écrit Louis Paul Motaze, le ministre des Finances (Minfi), à Madame le directeur général de la Société de recouvrement des créances du Cameroun (SRC), le 11 novembre 2021. A la lumière de cette correspondance du Minfi, la gestion des actifs résiduels des ex-sociétés d’Etat : Office national de commercialisation des produits de base (ONCPB), Office national des ports du Cameroun (ONPC), et la Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (RNCF), est donc définitivement confié à la SRC.
Cette décision sonne comme un véritable retour à l’orthodoxie. En effet, les textes signés par le président Paul Biya le 9 juin 2020 ont accru les pouvoirs de cet organisme créé en 1989. Initialement spécialisé dans le recouvrement des créances bancaires, les nouveaux textes du chef de l’Etat stipulent notamment, que la SRC assure pour le compte de l’Etat, contre rémunération, le recouvrement des créances, la liquidation des établissements financiers, la gestion du patrimoine, ainsi que l’appui-conseil.
En ce qui concerne le recouvrement des créances, outre le secteur bancaire, domaine de prédilection depuis 30 ans, après avoir géré la liquidation de l’ex-SCB, la SRC est également chargée de recouvrer les créances douteuses litigeuses et/ou contentieuses détenues par les administrations publiques, les institutions financières publiques et les institutions financières internationales.
Le président Paul Biya a permis à la SRC de s’investir dans le recouvrement des créances qui lui sont confiées par des entreprises non financières du secteur public, des entreprises des secteurs parapublic et privé et éventuellement par des établissements de microfinance. Le recouvrement des créances issues des condamnations pécuniaires au profit de l’Etat, dans le cadre des actions en justice, tant au plan national qu’à l’étranger, en liaison avec le ministère en charge de la Justice, revient dorénavant à la SRC. Pas de crainte à avoir donc concernant la gestion et la sauvegarde des actifs résiduels des ex-ONCPB, ONCP et RNCF.
La décision du Minfi intervient au lendemain de la tentative du Cabinet conseil Atou de survivre à la suspension décidée contre lui le 5 novembre dernier par le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe). En guise de riposte, l’administrateur général du Cabinet conseil Atou, a saisi le 8 novembre, le président du Tribunal administratif du Littoral de deux requêtes contre le Consupe. En substance, l’huissier en attente de charge s’oppose vigoureusement aux rapports et décisions du Consupe affirmant qu’ils sont « truffés d’accusations mensongères de malversations » dirigées contre son cabinet.