La Banque mondiale vient d’accorder un prêt de 900 millions d’USD soit environ 570 milliards au Cameroun pour financer trois projets structurants. Les accords de financement ont été paraphés ce 20 novembre 2023 à Yaoundé entre le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre Ousmane Diagana et le ministre de l’économie Alamine Ousmane Mey.
Le premier accord vise le financement du programme (P for R), d’un montant de 300 millions de USD (180 milliards FCFA). Premier du genre au Cameroun, il a pour objectif d’améliorer la performance financière du secteur de l’électricité, accroître le taux de couverture électrique, améliorer la performance des acteurs du secteur. Le programme devrait permettre l’électrification de 211 000 messages. Plus précisément, le projet de la banque mondiale va garantir le paiement en temps voulu de la consommation d’électricité par les services publics et la compensation annuelle par le ministère des Finances Eneo. Une opportunité pour le secteur qui enregistre, selon les données du ministère de l’Eau et de l’Energie un déséquilibre financier de 29 milliards.
Le deuxième accord concerne le projet pour l’amélioration de la connectivité, la résilience et l’inclusion le long de l’axe routier Mora-Dabanga-Kousseri (Pacri), d’un montant de 140 milliards. Ce projet contribue directement au programme de reconstruction de la région de l’Extrême-Nord. Réparti en deux composantes, le projet ambitionne améliorer la connectivité, la sécurité routière et la résilience climatique le long du tronçon Mora-Dabanga-Kousseri, mais aussi l’accès aux infrastructures socio-économiques de base pour les communautés sélectionnées dans l’Extrême Nord. En plus du prêt, le PARCI a bénéficié d’un don de 50 millions de dollars du guichet réfugiés.
Le troisième et dernier accord vise à financer le projet pour la gouvernance locale et la résilience des communautés (Prolog) pour une valeur de 300 millions de dollars (180 milliards de FCFA). Il est divisé entre 4 composantes notamment : la mobilisation communautaire, l’inclusion économique, le renforcement des capacités des CTD et enfin la gestion du projet, vise le renforcement de la gouvernance locale. Le Prolog sera mis en œuvre dans six régions : l’Extrême nord, le Nord, l’Adamaoua, l’Est, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il permettra d’améliorer l’accès à 1,5 millions de bénéficiaires des infrastructures et services de base résilientes au climat.
« Le prolog s’inscrit dans les priorités du gouvernement camerounais précisées dans la stratégie Nationale de Développement, de façon significative, il est en adéquation avec le pilier 1. Il est question en effet, de réduire les inégalités et de favoriser un climat social apaisé propice à la mise en œuvre des actions de développement », précise le Minepat. A travers ces nouveaux décaissements, la banque mondiale renforce sa présence au Cameroun. Elle qui revendique un portefeuille de 2030 milliards de FCFA pour 18 projets actifs à date.
Près de 2000 milliards à capter par le Cameroun
Au cours de la revue conjointe du portefeuille de coopération entre le Cameroun et la Banque mondiale dont les travaux se sont achèvent le 17 mai 2023, l’on apprend que le volume des Soldes des engagements non décaissés du Cameroun auprès de cette institution s’élèvent à 2000 millions de dollars soit environ 1 200 milliards de Fcfa. Des fonds à capter par le pays « au cours des trois prochaines années afin d’éviter que ces ressources ne deviennent forcloses (c’est-à-dire que le droit d’utiliser cet argent par le Cameroun ne sera plus valable passé ce délai). Je précise que ces trois années correspondent à la durée restante moyenne avant la clôture des engagements en cours », argumentait Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, qui présidait par ailleurs la cérémonie d’ouverture desdites assisses le 16 mai 2023. Ceci en compagnie de Keiko Kubota, chef des opérations de la Banque mondiale au Cameroun.
