Depuis sa création, la Banque camerounaise des PME (BC-PME) a brillé par la non-conformité avec les lois n°2017/010 et n°2017/011 du 12 juillet 2017, portant statut général des entreprises publiques. La BC-PME n’a pas arrimé ses comptes au nouveau système comptable OHADA. L’assemblée générale du 22 janvier était donc la bienvenue. Au cours de ce conclave, les membres ont délibéré sur les états financiers de l’exercice clos au 31 décembre 2019, la désignation de nouveaux administrateurs, et la fixation en régularisation des indemnités de fonction du conseil d’administration pour l’exercice 2020 entres autres.
L’un des points culminants de cette rencontre, aura sans conteste été la demande formulée par les membres à l’endroit du ministère des Finances, la tutelle financière, consistant à la « libération de la deuxième tranche de 5 milliards de F du capital augmenté ». Adressée au représentant du ministère des Finances, la satisfaction de cette demande devait porter à 20 milliards de F le capital de cet établissement financier. L’assemblée générale du 16 novembre 2018, a enregistré la décision de l’Etat de porter le capital de 10 à 20 milliards, soit une augmentation de 10 milliards de F. Seulement, seuls 5 milliards de F sont parvenus au capital de la BC-PME à la date du 30 juillet 2019.
La restructuration de la BC-PME devant aboutir à l’émergence d’un nouveau modèle économique dicté par le Fonds monétaire international (FMI), repose sur une « réorientation de l’activité vers le financement indirect et le cofinancement ». Le nouveau modèle s’appuie également sur le financement indirect auprès des banques commerciales et le cofinancement avec les banques commerciales et aboutira vers un abandon progressif du financement direct des PME au guichet de la BC-PME. La nouvelle donne fait aussi la part belle aux banques commerciales en termes de gestion des risques et aura un effet multiplicateur en incitant les banques commerciales à octroyer plus de crédits aux PME.
La BC-PME a pour mission d’apporter aux promoteurs d’entreprises des facilités de financement, dans une économie où les PME représentent près de 95% du tissu économique du pays. Sa stratégie de développement est basée sur le principe de l’accompagnement de sa clientèle cible en soutien aux financements qui leur seront octroyés, en collaboration étroite avec les institutions publiques dédiées que sont, entre autres, l’Agence de promotion des PME ; le Bureau de mise à niveau ; la Bourse de sous-traitance et de partenariat ; les Centres de gestion agréés, les Centres de formalités de création des entreprises.