Le constat est du ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, en visite de chantier le 30 janvier.
« Le déploiement observé de la China Highway Engineering Company du PK40 au PK60 de la phase 1 de l’autoroute augure de bonnes perspectives pour la livraison prévue en cette année. Sur les 36 ouvrages d’art à construire sur ce tronçon, restent seulement 6. Les taux d’avancement du déblai et du remblai sont respectivement de 40% et 46% », confirme le ministre des Travaux publics. Un satisfecit qui se heurte toutefois à de dures réalités. Le site est particulièrement difficile et accidenté avec des points extrêmement rocheux et montagneux qui imposent une mobilisation conséquente sur tous les fronts. « C’est dans ce sens que l’entreprise a mobilisé 800 engins sur le terrain notamment allant du PK 40 jusqu’au PK 60 », explique Hermi Tarek, chef de la mission de contrôle. Au total 528 employés, dont 335 ouvriers et cadres nationaux ont été mis à contribution.
Autre difficulté et pas des moindres, les retards dans les payements des décomptes. Estimés à 43,509 milliards de F, l’entreprise chinoise China First Higway Engineering Company (CFHEC) concentre à elle seule 98% de cette dette. « Les financements avaient été initialement mis en place pour une voie expresse, mais le président de la République a instruit la construction d’une autoroute, qui suppose des financements additionnels. Il s’agit surtout d’un marché à prix unitaire qui consiste à rémunérer les tâches et les prestations effectivement réalisées », a rappelé Emmanuel Nganou Djoumessi.
Profil du projet
« L’accostage ou ajustement a permis de réaliser quelques bénéfices sur certains postes. Il va falloir mettre sur place des équipements d’exploitation de fonctionnalité de l’autoroute et assurer le raccordement au réseau urbain de Yaoundé et au réseau de la route nationale n°3 », a éclairé le ministre des Travaux publics.
La phase 1 de cette infrastructure, longue de 60 kilomètres de 2×2 voies extensibles à 3 voies sera livrée le 31 décembre 2020, renseigne le Projet de performance des administrations du ministère des Travaux publics pour l’exercice 2020. Outre ce linéaire, il est également attendu dans le même package, la réalisation de 25 kilomètres de voies de rétablissement. Le coût global de ces travaux est estimé à 345,8 milliards de FCFA. Cette phase prend corps au kilomètre 0 à Eyang un petit village non loin du quartier Nkolbisson à Yaoundé et se termine à Bibodi. La seconde phase, longue de 136 kilomètres va de Bibodi à la ville de Douala. Dans sa globalité, le projet devrait coûter un peu plus de 822 milliards de FCFA.
Les travaux démarrés en octobre 2014, prévoyaient une mise en service initiale en 2018 mais accusent des retards dus entre autres à des lenteurs dans la libération des emprises, et dans l’avancement des travaux liés aux obstacles géologiques.