A la CCAA, la directrice générale a bien compris les attentes du Cameroun dans la compétitivité de son ciel, l’utilisation optimale de ses infrastructures et leurs extensions, ainsi que la garantie des intérêts du pays dans la collecte de taxes aéroportuaires. Depuis son arrivée, il y a cinq ans, elle accumule les performances tant dans la sûreté de l’aviation civile, l’arrimage aux normes et pratiques recommandées par Organisation de l’aviation civile internationale(OACI); tout comme l’amélioration qualitative et quantitative du transport aérien au Cameroun. Contre vents et marées, elle excelle également dans la transformation du taux d’investissement qui devrait atteindre 90 % en cette année 2020.
En cinq ans nous rapporte nos confrères de WealthAfrique, Paule Assoumou Koki aura augmenté de plus de 16,7 % le taux de mise en œuvre du système de supervision de la sureté de l’aviation civile. De 52,15 % en 2015, celui-ci a été porté à 68,85 % en 2018, selon un rapport de l’OACI. « La conformité aux normes et pratiques recommandées par l’OACI est passé de 63,38 % à 70,96 % entre 2015 et 2018 augmentant de façon exponentielle la fiabilité de l’espace aérien du Cameroun pour les compagnies étrangères et le transporteur national Camair-Co », soutient une source à l’OACI.
La DG a par ailleurs enregistré une croissance continue du transport aérien de 05 % en 2018, selon la direction du transport aérien(DTA). Elle a aussi réussi à augmenter le niveau de variation des mouvements cumulés d’aéronefs avec une progression de 2,76 % entre 2015 et 2018 toujours d’après la DTA.
Mise en place de bâtiments durables pour les projets d’envergure
Paule Assoumou Koki a pu faire progresser de 17,99 % la réalisation des activités budgétisées au sein de la CCAA, avec un niveau de mise en œuvre qui est allé croissant : passant de 54,67 % en 2015 à 71,99 % en 2018, selon plusieurs rapports de gestion. Permettant à coup sur le démarrage de plusieurs projets d’envergure, comme la construction d’un centre de formation et de divers équipements d’accompagnement. Il s’agit d’un bâtiment de cinq niveau(R+4), sur une surface de 3400 m2, devant abriter (salle de cours, bibliothèque, salle de projection et cantine) et un bâtiment de 03 niveaux sur une surface de planché de 1000 m2 devant abriter le Centre de recherche et de sauvetage aérien. Entièrement financé par le budget de la CCAA, les 03 marchés relatifs au projet sont en cours d’exécution, notamment celui des travaux attribué à l’entreprise chinoise China Shanxi Construction Engeneering Group, pour un montant de 3, 37 milliards de FCFA (5,14 millions euro).
La performance au rendez-vous
La DG a également su mener un objectif stratégique de la CCAA qui est celui de l’augmentation à terme des ressources humaines techniques à 80% des effectifs à la fin de cette année 2020. En 2018, déjà, 65,14% du staff était constitué d’éléments techniques.
Au courant de l’exercice 2018, la CCAA a émis des recettes issues essentiellement des redevances d’un montant total de 16, 20 milliards de FCFA (24,70 millions euro), soit un taux d’exécution de 101,66% par rapport aux prévisions. Elle arrive aussi à couvrir les dettes de la compagnie nationale Camair-Co qui s’élevait à 8, 32 milliards de FCFA (12,69millions euro) au 31 décembre 2018.
Cependant, la supervision de la sécurité, conformément aux normes de l’OACI a connu une contre-performance malgré une croissance de 7,07 % en 2018. « Conformément au domaine de compétences de la CCAA, il s’agissait de parvenir à un taux de conformité du système national de supervision de la sécurité aérienne de 70% en 2018. Le résultat obtenu au 31 décembre 2018 est de 67,34 %, soit un taux de régression de 2,453 % par rapport au taux escompté », soutient la direction générale. « Cette contre-performance s’explique notamment par les difficultés d’exploitation de la compagnie nationale impliquant une mobilisation des ressources à la surveillance de la compagnie et l’annulation de certaines activités, les délais de mise aux normes des aéroports internationaux par les ADC, la signature des projets des textes qui ne dépendent pas de la CCAA », apprend-on auprès de la Direction.
Pôle de référence dans la formation
Paule Assoumou Koki aura réussi le pari de faire du Cameroun l’unique pôle d’excellence en sureté aérienne de l’Afrique centrale et du golfe de Guinée. Il aura fallu deux années de mise à niveau continue pour que le Centre de formation de Douala en sureté aérienne de la CCAA – lancé par elle-même en 2016 devient le Centre de formation OACI en sûreté de l’Aviation Civile. « L’institut a répondu aux exigences générales et spécifiques et est capable d’assurer la formation en sureté aéronautique des personnels et des responsables en charge de la mise œuvre des mesures de sûreté dans l’aviation civile conformément à l’annexe 17 de l’OACI », soutenait le Directeur régional de l’OACI pour l’Afrique centrale et de l’ouest, Jallow Mam à l’inauguration dans la capitale économique du Cameroun. Ce centre place le pays dans le réseau des 34 centres OACI en sûreté dans le monde, et est le 6ème en Afrique après, Casablanca, Tunis, Johannesburg, Nairobi et Dakar. Il est le premier en Afrique centrale.
Saine compétitivité
Consciente du potentiel géostratégique hors norme du Cameroun, au Cœur du golfe de Guinée et au centre du continent, Paule Assoumou Koki se bat contre vents et marées pour une transformation radicale de l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Alors que le chantier de la construction de son nouveau siège dans l’enceinte aéroportuaire avance, le Directeur général développe au pas de course la mise en place d’un hôtel 4 étoiles au sein de la plate-forme aéroportuaire, d’un complexe sportif et d’une piscine olympique pour rendre le site attractif, parmi des places comme l’Aéroport international Jomo Kenyatta(JKIA) et l’Aéroport de Addis-Abeba/Bole. « Les études de faisabilité ont été menées et celles-ci devront servir de base pour la passation des contrats en mode partenariat public-privé », martèle la direction générale.
Une vision stratégique et à long terme
Elle lutte depuis plusieurs années maintenant pour que la ville de Douala construise un périphérique à l’entrée de l’aéroport International de Douala au lieu-dit « carrefour Eto’o ». L’objectif étant l’amélioration de la sûreté sur les aéroports du Cameroun et la résolution des carences de sûreté relevées lors de l’audit OACI. Le directeur général a également attribué en novembre 2018 le marché d’aménagement de la route de contournement de l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen ; pour un montant de 4,149 milliards de FCFA (6,32 millions euro).