Basil Ajuo, le CEO de cette organisation regroupant des ressortissants de près de 45 pays africains qui conduisait la mission, a exprimé cette ambition au cours d’une rencontre, le 15 juillet à Yaoundé, avec le ministre des PME, de l’Économie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III.
Pour cette délégation d’investisseurs de la Minnesota Africans United, le 2e Congrès sur l’incubation des entreprises servira d’opportunité pour développer des partenariats d’affaires avec le Cameroun dans des secteurs divers (agriculture, agroalimentaire, transport, transformation du bois, énergies renouvelables, industrie sous toutes ses formes…). Pour que ce congrès se tienne dans de bonnes conditions, les hôtes du Minpmeesa se sont déclarés prêts à l’accompagner notamment en ce qui concerne le sponsoring, le branding de l’évènement, les exposés, etc.
Le ministre des PME, pour sa part, a exhorté ces potentiels investisseurs, au regard de la portée multisectorielle de leur champ d’action, à s’organiser à rencontrer, au cours de leur prochain séjour au Cameroun, tous les responsables sectoriels des domaines concernés par leurs compétences entrepreneuriales. Ce qui leur permettra d’avoir un meilleur aperçu des opportunités liées à la transformation structurelle de l’économie camerounaise engagée dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30). Cette stratégie souhaite faire du secteur de l’industrie et l’agro-industrie des leviers de la croissance et de l’émergence de l’économie du pays d’ici 2035.
Ce que le Cameroun prévoit via sa stratégie SND30
Le Cameroun a entamé en fin 2020, la phase d’implémentation de la Stratégie Nationale de Développement (SND). Fixées sur la décennie 2020-2030 avec pour objectif la transformation structurelle du pays et le développement inclusif, les nouvelles orientations font une grande place à la réalisation des projets d’infrastructures dont le financement se monte à 37 500 milliards de Francs CFA.
Dans le menu, il sera question pour le gouvernement d’implémenter le plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord (3500 milliards de Francs CFA), renforcer l’éducation technique et scientifique (120 milliards de Francs CFA), accroitre le potentiel énergétique (5 855 milliards de Francs CFA), développer l’agro-industrie (1 455 milliards de Francs CFA) et du numérique (250 milliards de Francs CFA).
Il sera également question de mettre en œuvre les plans de développement des infrastructures de transport ; les plans de gestion courante des infrastructures de transport (100 milliards de Francs CFA) ; le projet d’extension d’Alucam (660 milliards de Francs CFA) ; le projet d’implémentation de la 2e phase du yard pétrolier de Limbé (180 milliards de Francs CFA) ; le projet d’extension du complexe industrialo-portuaire de Kribi ( 1084,3 milliards de Francs CFA) ; le plan de modernisation des grandes villes (3750 milliards de Francs CFA), le plan de protection sociale et de couverture de la santé universelle (12 320 milliards de Francs CFA) ; le plan national de résilience socio-environnementale (100 milliards de Francs CFA) et le projet de construction de nouveaux terminaux modernes dans les aéroports de Garoua et Douala (125,7 milliards de Francs CFA).
Plusieurs leviers sont envisagés pour le financement de la stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Ce sont les ressources budgétaires propres, les ressources du marché financier, la coopération bilatérale et multilatérale, les partenariats publics-privés, la mobilisation de l’épargne nationale, les transferts de fonds de la diaspora. « Le secteur privé national et étranger devra investir plus de 60% des ressources nécessaires à la transformation structurelle visée par la SND30 », indique le document d’orientation présenté officiellement lundi 16 novembre 2020 à Yaoundé.
Pour y arriver, l’Etat envisage de nouer des partenariats avec des fonds d’investissement, des grands groupes industriels et les entreprises leaders dans les secteurs stratégiques, mettre en place des mécanismes incitatifs pour accroitre la participation de la diaspora au financement du développement. La stratégie nationale de développement 2020-2030, intervient après les retards observés dans la mise en service des projets menés de 2010 à 2020, opérationnalisés par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) avec pour objectif de moderniser l’économie par l’accélération de la croissance, la création d’emplois décents et la réduction de la pauvreté. A travers la SND30, le gouvernement se donne donc pour ambition de tirer avantage des insuffisances relevées lors de la mise en œuvre du DSCE, pour parvenir à transformer structurellement l’économie camerounaise.