Plusieurs documents confidentiels sur le plan de vol du Chef de l’Etat et sa garde rapprochée, dans le cadre d’un voyage européen en préparation, se sont retrouvés en circulation sur la toile le 8 avril 2019.
Pour la plupart des tabloïdes, la Présidence est devenue une armure à glace. Des documents classés confidentiels de la première institution camerounaise, se retrouvent très souvent en circulation sur internet, pour des raisons inavouées.
En effet, des documents relatifs au voyage en préparation de S.E Paul Biya pour Genève, qui circulent depuis quelques jours sur la toile.
Très certainement, des personnes introduites dans le cercle proche du numéro 1 camerounais ont eu la mauvaise idée de balancer sur les réseaux sociaux, une copie du message-fax du chef du protocole d’Etat, Simon-Pierre Bikele, adressé aux autorités helvétiques en vue d’obtenir, les autorisations de port d’armes des éléments de la sécurité présidentielle. Ce document qui date du 4 avril, est déjà disponible sur les plateformes WhatsApp et Facebook.
Ce cancer de la divulgation des informations et documents confidentiels, qui touchent déjà au domaine réservé de la Présidence, est une donnée qui doit être conséquemment renforcée en termes de protection d’informations sensibles.
Rien, ou presque, de ce qu’on cachait jusque-là au grand public ne lui échappe plus, par le pouvoir des NTIC, des secrets de l’administration publique camerounaise se partagent désormais sur la place publique. En temps réel, le citoyen lambda est au fait des querelles de chiffonnier, des batailles de positionnement, des intrigues, des travers, des haines, des rancœurs, des décisions controversées entre autres. Beaucoup de correspondances et autres documents administratifs aux contenus hautement sensibles se retrouvent sur les réseaux sociaux, souvent même avant que les destinataires n’en prennent connaissance. Des instructions du président de la République au gouvernement, des bulletins de renseignements frappés parfois du sceau du secret-défense, des messages-portés destinés aux unités des forces de défense et de sécurité, des notes diplomatiques.
Quelques jours plus tôt, une correspondance signée le 13 février 2019 dans laquelle le Ministre Directeur du Cabinet Civil enjoignait le ministre des travaux publics, de boucler le processus de convention du marché de construction de la boucle du Sud, axe devant relier Ebolowa à kribi en passant par Akom II, s’est très vite retrouvée sur la place virtuelle.
Ceci démontre à suffisance que le sentiment d’appartenance est la chose la moins bien partagée au sein de nos administrations ou alors qu’il existe un réel problème de casting du personnel. A moins que tout ceci ne soit le fruit d’une stratégie savamment orchestrée.
Si le décret du 7 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique de l’État fait obligation au fonctionnaire de « satisfaire aux demandes d’information du public, soit de sa propre initiative, soit pour répondre à la demande des usagers », il reste que, le paragraphe IV sur les obligations de réserve et de discrétion professionnelle plane sur sa tête. En effet, son article 41, alinéa 1, dispose : «Tout fonctionnaire doit faire preuve de discrétion professionnelle pour tout ce qui concerne les faits, informations ou documents dont il a eu connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. En dehors des cas expressément prévus par des textes en vigueur, le fonctionnaire ne peut être délié de cette obligation que par une décision expresse de l’autorité dont il relève ». L’alinéa 2 se veut plus précis et contraignant : « Tout détournement, toute soustraction de pièces ou de documents de service sont formellement interdits. Il en est de même de leur communication ou de leur reproduction, à moins qu’elles ne soient exécutées pour raison de service et dans les formes prescrites par les textes en vigueur ».
Si cet arsenal répressif ne fait plus peur, il serait temps de mettre les points sur les i. Il s’agit d’un acte grave, tout aussi grave que les conséquences qui peuvent en découler.
Par ailleurs, le Pr Messanga Nyamding soulignait son opinion auprès du journal Mutations il y’a quelques jours, «Il s’agit d’une menace et d’une espèce de stratégie de campagne trouble bien pensée par certaines personnes à l’intérieur et en dehors du système, qui ont mis en place une méthode qui avait trois objectifs » poursuivait-il.
Il est clair que les personnes tapis dans l’ombre ne cachent plus leur logique de fin de règne, et tout porte à croire que des suspects de tels actes soient présents au sein de la Direction de la sécurité présidentielle, le Protocole d’Etat, ou bien encore, l’Etat-major particulier du Président de la République. Afin de faire une mise au vert, deux employés de l’Ambassade du Cameroun à Berne, ont été convoqués afin de se faire entendre par les services de renseignement. L’entourage proche du Président de la République, Chef des Armées, doit mettre un terme à ces actes pour la préservation de l’intégrité, et la sureté de l’Homme du Renouveau, métronome de la démocratie au Cameroun.