Invitée par le Président de la République, Paul Biya, la Secrétaire Générale du Commonwealth, la Très Honorable Patricia Scotland, a effectué une visite officielle au Cameroun du 18 au 22 décembre 2017.
Le Commonwealth est une organisation intergouvernementale composée de 52 états membres, pour la plupart, ce sont des anciens territoires de l’Empire Britannique. Elle a émergé au milieu du XX e siècle pendant le processus de décolonisation. Il est formellement constitué par la Déclaration de Londres de 1949. Un acte qui fait des Etats membres, des partenaires « libres et égaux ». Les Etats membres n’ont aucune obligation les uns envers les autres. Ils sont réunis par la langue, l’histoire et la culture. Des valeurs décrites dans la Charte de Commonwealth telles que la Démocratie, les droits humains et l’état de droit.
Relations entre le Cameroun et le Commonwealth
Le Cameroun est devenu le 52 eme membre du « Club des gentlemen » le 16 octobre 1995. Les rapports entre le pays et cette organisation se sont densifiés dans divers domaines. Au plan politique et juridique par exemple, l’éthique du Commonwealth fondée sur un partenariat constructif s’est illustrée par son implication étroite dans le processus de démocratisation du Cameroun. Les équipes des observateurs électoraux du Commonwealth ont régulièrement assisté à la plupart des élections tenues au Cameroun depuis 1995. Législatives de 1997, présidentielles de 2004 et 2011, doubles scrutins législatifs et municipaux de 2002, 2007, et 30 septembre 2013. Dans cette mouvance, le Chef de l’Etat, Paul Biya, a crée le 14 décembre 2002, la Commission présidentielle Cameroun / Commonwealth sur les réformes Politiques. C’était sur recommandation d’un envoyé spécial du Secrétaire général du Commonwealth au Cameroun.
A la suite de quoi le Cameroun a entrepris un vaste programme de reformes : l’adoption en 2003 de la loi portant création de l’Observatoire national des Elections (ONEL) ; la restructuration de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL). Puis, la création de la Commission nationale anti-corruption (CONAC) par le président de la République en mars 2006. Suivra la loi portant organisation de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême. L’adoption par l’Assemblée nationale en juin 2005 d’un Code de Procédure pénale, entré en vigueur en 2007, et dont le texte a été élaboré avec la participation du Commonwealth et du Barreau international. Et la réforme pénitentiaire, la création d’Elections Cameroon (ELECAM) , organe indépendant chargé de l’organisation et de la gestion des élections.
La visite de la Secrétaire Générale du Commonwealth est intervenue dans un contexte de violences et des assassinats des éléments des forces de défense et de sécurité par des groupuscules se réclamant des mouvements sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Au cours de son discours , le 19 décembre 2017 à l’occasion du déjeuner d’Etat offert en l’honneur de la Secrétaire Générale du Commonwealth , Le Président de la République est revenu sur les avantages que le Cameroun tirent en tant que membre de la famille du Commonwealth de façon explicite : « C’est un grand plaisir pour mon épouse et moi-même de vous accueillir, au nom du peuple camerounais, dans ce Palais symbole de notre unité nationale . A travers votre personne, je suis heureux d’avoir cette occasion pour exprimer au Commonwealth la reconnaissance de mon pays pour la contribution qu’il lui apporte dans divers domaines depuis qu’il en est membre ( ….) je considère que l’appartenance de mon pays au Commonwealth représente un double avantage : celui de participer aux programmes de coopération mis en œuvre par notre organisation commue , et celui de nouer des liens privilégiés avec la plupart de ses membres »
cette visite a permis à la Secrétaire Générale du Commonwealth d’être mieux édifiée sur la situation du pays à travers des échanges avec les plus hautes autorités du pays, dont le Chef de l’Etat qui la reçue en audience puis à déjeuner. Et aussi les forces politiques et religieuses, la société civile, les chefs traditionnels, etc.
La Secrétaire Générale du Commonwealth a réaffirmé le soutien de l’organisation à l’unité du Cameroun, à la paix et réitéré l’importance du dialogue dans le respect de la constitution. Sans détour elle a affirmé : « C’est un grand privilège pour moi d’effectuer ma première visite au Cameroun en tant que Secrétaire Générale du Commonwealth, à l’occasion de ce qui est , pour notre Commonwealth , une année de consolidation de la paix (…..) Le Cameroun est un membre très important et apprécié de la famille du Commonwealth. Nous entretenons des relations très chaleureuses avec le Cameroun depuis l’adhésion de ce pays au Commonwealth en 1995. Au fil des ans, le Commonwealth a énormément tiré parti de la contribution de nombreux Camerounais en matière de promotion de nos valeurs partagées à travers nos cinq régions .Les Camerounais ont aussi participé à nos missions d’observation des élections(……) Je m’en voudrais de ne pas mentionner que le Cameroun est l’un des pays qui dispose d’un ministère délégué chargé du Commonwealth et qui célèbre la Journée du Commonwealth , ce qui témoigne de l’importance que le Cameroun attache à notre famille du Commonwealth (….. ) Le Cameroun est réputé pour sa tradition de promotion de relations pacifiques et harmonieuses. Je sais qu’avec le Commonwealth, nous contribuerons à bâtir un Cameroun grand et prospère, une Afrique prospère et un Commonwealth prospère dans lequel tous citoyens sont égaux. »
Pendant cinq jours, la Secrétaire Générale du Commonwealth a pu apprécier personnellement les efforts des pouvoirs publics dans le renforcement du multiculturalisme du peuple camerounais, leur vivre-ensemble , les richesses culturelles , les évolutions positives enregistrées par le Cameroun en matière de renforcement de l’Etat de droit et de la démocratie, de la protection des droits de l’Homme et des libertés , de la lutte contre la corruption , de la formation de la jeunesse. Elle a aussi eu des contacts avec les opérateurs économiques, le monde de la culture ou encore des institutions humanitaires et de recherche comme l’ONG internationale Synergies Africaines contre le SIDA et les souffrances et le Centre Internationale de référence Chantal BIYA pour la recherche et la prise en charge du VIH/SIDA (CIRCB) ont certainement contribué à asseoir définitivement la conviction que le Cameroun est un membre très important et apprécié de la famille du Commonwealth . Il doit demeurer un havre de paix et de stabilité. Ainsi, chacun doit de jour comme de nuit y apporter sa touche pour la fortification de la nation Cameroun.