Les questions économiques et de sécurité au menu de l’entretien accordé par le président de la République à l’ambassadeur Gilles Thibault vendredi dernier au Palais de l’Unité.
Un peu plus de deux heures et quinze minutes. C’est le temps qu’aura duré vendredi dernier au Palais de l’Unité, l’entretien accordé par le président de la République, Paul Biya, à S.E. Gilles Thibault, ambassadeur de la République française au Cameroun.
Difficile donc d’imaginer qu’il s’agissait d’une simple rencontre d’échanges de civilités entre le chef de l’Etat et son hôte en ce début d’année, et dont la dernière entrevue, en têteà- tête en ces lieux, remonte au 6 décembre dernier. « J’ai ce plaisir de pouvoir échanger longuement avec le président.
On a abordé de nombreux thèmes », a indiqué d’emblée le diplomate français qui a d’ailleurs tenu à dévoiler les points abordés : « Nous avons échangé sur la situation respective de nos deux pays et sur des sujets d’intérêt commun » qui, pour S.E. Gilles Thibault, touchent des domaines aussi variés que la coopération, le développement.
« En décembre dernier, nous avons célébré les dix ans du C2D. Il y a beaucoup de sujets particuliers de ce domaine, des déclinaisons dans la santé, l’éducation, les infrastructures… »
En bonne place dans le volet des infrastructures, l’ambassadeur de France au Cameroun a indiqué que les échanges avec le président de la République ont porté sur le Port en eau profonde de Kribi, le 2e pont sur le Wouri et les accès de la ville de Douala.
Des projets dans lesquels son pays apporte son appui au Cameroun. Le diplomate français n’a pas manqué d’évoquer le combat commun que mènent le Cameroun et la France contre le terrorisme « il a longuement été question à nouveau de la situation dans les régions de l’Extrême Nord et ses conséquences pour le Nord et l’Adamaoua », et même de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Sur ce dernier volet, si le sujet a été évoqué par le président de la République, S.E. Gilles Thibault a tout de même relevé la réserve qui devrait caractériser le diplomate qu’il est, cela relevant d’abord d’une affaire interne à un Etat : « Un ambassadeur est un observateur du pays dans lequel il sert.
Après, il y a des domaines de souveraineté nationale sur lesquels il est difficile pour lui de s’exprimer », même s’il n’a pas manqué de souligner que le rejet de la violence et le dialogue restent les seules voies qui peuvent permettre de résoudre des crises.
La situation internationale n’aura pas été en reste au cours de ce long échange, car, « il y a des points de préoccupation forte pour nous tous » a-t-il souligné, rappelant pour cela que, alors qu’il répondait aux voeux du corps diplomatique le 4 janvier dernier, le président Paul Biya avait déjà fait un large tour d’horizon de cette situation qui ne cesse de se dégrader.