Transformer le conte de fée en réalité. Tel est le sens de la démarche de Spike Lee. Le réalisateur et producteur américain entend donner de la perspective au tressaillement qui s’est emparé de bon nombre d’Africains américains en recherche de leurs racines, ou ayant découvert celles-ci. Ils sont environ 8 000 noirs américains ayant un ancêtre camerounais. La possibilité est offerte aux descendants d’esclaves de tracer leur histoire par les tests ADN. A travers cette méthode, Spike Lee, de son vrai nom Shelton Jackson Lee, a découvert en 1986 que ses ancêtres étaient partis du lointain Cameroun. Ce procédé lui aura permis de revivre mentalement l’aller contraint et forcé. Un film qui a momentanément été rangé dans les oubliettes par le succès de « Malcolm X » réalisé en 1992.
Si la soif d’un retour s’est accentuée à travers les nombreux voyages effectués ces derniers temps par d’autres Américains d’origine camerounaise sur le site vestige de Mbimbia, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football 2021 offerte à la jeunesse par le président Paul Biya constitue la meilleure occasion de ralliement des filles et fils du berceau de nos ancêtres. Dès janvier 2022, le passé déshumanisant va se mêler au présent pour ouvrir une floraison de voies d’opportunités pour le Cameroun, un supplément de sucre à la CAN 2021 qui se prépare méthodiquement. Ce sera surtout un supplément de connivence entre le Cameroun et sa diaspora. Son obsession de retourner au Cameroun, Spike Lee l’a avouée à S.E André-Magnus Ekoumou, l’ambassadeur du Cameroun en France.
Arrivé à Paris en France dans le cadre du 74e festival de cinéma de Cannes, dont il est le président du jury, Spike Lee a été reçu le 2 juillet par l’ambassadeur du Cameroun. Accompagné de son épouse, le cinéaste américain a annoncé au cours du dîner organisé en son honneur, son intention de se rendre au Cameroun à l’occasion de la prochaine CAN. Au nom du président de la République, le chef de la mission diplomatique du Cameroun en France a souhaité la bienvenue à ses hôtes avant de leur présenter le pays dans ses dimensions géographiques, économiques, historiques et économiques.
André-Magnus Ekoumou a exhorté Spike Lee et les autres Américains ayant découvert leurs racines au Cameroun d’être les avocats pour la défense et la promotion des intérêts du pays aux Etats-Unis. Parmi les cadeaux remis par le diplomate, le drapeau vert-rouge et jaune. Le réalisateur a, de son côté, remercié les autorités camerounaises, à travers l’ambassadeur du Cameroun en France pour la chaleur de l’accueil et manifesté son envie d’être déjà au Cameroun, afin de mieux découvrir le pays et profiter de sa diversité. Spike Lee a, à son actif, environ 25 longs métrages.