Placé sous la houlette du Président de la République S.E Paul Biya, la rentrée culturelle et artistique nationale Acte 4 a été lancée mardi 10 septembre 2019, avec le concours du Ministère des arts et de la culture à l’esplanade du Musée National – Yaoundé.
Près d’un mois durant, les diverses aires culturelles du Cameroun vont devoir faire fil haut afin de mettre en lumière leur savoir-faire dans le domaine des arts et de la culture. Le Chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute qui présidait la cérémonie d’ouverture y a assisté en présence du corps diplomatique et des autorités locales.
Le Ministre des arts et de la culture Ismael Bidoung Mpkatt qui prenait la parole devant l’auditoire, a rappelé le double caractère identité culturelle et identité nationale au-delà du thème qui porte la mention : « Contribution du sous-secteur art et culture dans la consolidation toujours d’avantage de la paix, l’unité, et du vivre-ensemble harmonieux pour un Cameroun émergent ». Aux artistes et hommes de culture camerounais, de prendre leurs responsabilités, d’apporter des réponses pertinentes aux difficultés rencontrées dans les disciplines respectives. Pour une activité culturelle dynamique, le nouveau format dédié pour cette RECAN sera l’occasion de laisser exprimer les savoirs et créations des auteurs.
Que contient la galette RECAN 2019 ?
Plusieurs espaces aménagés dans nos dix régions, comporteront vingt-trois galeries, et permettront au public et autres participants de se familiariser avec les différentes disciplines de notre patrimoine culturel.
Il est prévu pour chaque galerie, des échanges, des ateliers, des conférences-débats pour la rencontre des publics avec les différentes catégories d’artistes classés en amateurs, premiums, et seniors. En outre, les journées de célébration de chaque discipline commencent ce 11 septembre 2019, et seront l’occasion pour chaque discipline de démontrer leur biosphère d’actions.
Comment sera revigorer notre patrimoine ?
Alors que le pays a ratifié depuis 1982 la convention du patrimoine mondial de l’UNESCO pour la protection des biens culturels et naturels, puis en avril 2008 la convention de 2003 de l’UNESCO sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, on observe une absence de dispositions spécifiques définissant les types de patrimoines culturels à conserver.
Le premier inventaire général du patrimoine camerounais a été initié par le gouvernement en 2001 c’est-à-dire plus de 40 ans après son accession à la souveraineté internationale. Appuyé par la France, il démarre dans les régions des Grassland (Ouest Cameroun) et Fang-Béti (Sud Cameroun) et s’interrompt brusquement en 2003. Cette action a été très peu fructueuse. L’inventaire a ensuite été repris dans l’aire culturelle soudano-sahélienne après la formation de 156 jeunes enquêteurs en 2006, mais l’opération s’est soldée par un échec.
Le patrimoine culturel au Cameroun est encore aujourd’hui constitué à 85 %, de ce que les ethnologues appellent « une collection dont le but est de faire connaître et comprendre la société, la nature, l’histoire et la culture d’une unité de population définie par une identité linguistique et anthropologique exprimée dans une communauté de traits matériels et spirituels ».
Autrement dit, cette culture vivante continue de produire les supports entretenant sa vitalité. Les œuvres créées sont pour l’essentiel le reflet de cette vie structurée de manière séculaire (organisation sociale, religieuse, us et coutumes…), mettant ainsi les artistes au service de la société qui elle-même se réapproprie l’objet créé pour le transformer en patrimoine communautaire. La RECAN sera un moment de référence pour le mouvement culturel national pendant près d’un mois, et posera les bases des associations disciplinaires pertinentes dans le même sillage.