Aissa Doumara Ngantansou a été récompensée le 8 mars dernier par le président français, Emmanuel Macron, pour son engagement dans la lutte anti viols et mariages forcés.
L’histoire retiendra que le tout premier prix Simone-Veil a été remis le 8 mars 2019, marquant la 42e Journée internationale des droits des femmes. Et c’est la Camerounaise, Aissa Doumara Ngatansou, initiatrice d’une association d’aide aux victimes de viols et de mariages forcés dans la région de l’Extrême Nord, qui en est la lauréate. Ce prix a été créé par le chef de l’État français en hommage à l’ancienne ministre Simone Veil, décédée en 2017, qui a défendu la loi de 1975 sur la légalisation de l’IVG (Interruption volontaire de grossesse) en France. Il est doté de 100.000 euros (environ 70 millions de francs). Prenant la parole à l’Elysée devant un grand portrait en noir et blanc de Simone Veil, Aissa Doumara Ngatansou a déclaré recevoir ce prix « avec beaucoup d’émotion » et l’a dédié « à toutes les femmes victimes de violences et de mariages forcés, à toutes les rescapées de Boko Haram », la secte terroriste sévissant dans la région de L’Extrême-Nord et dans les pays voisins. Emmanuel Macron a salué son « engagement de plus de vingt ans au service des femmes, mené dans le silence, parfois opprobre ». « Vous vous êtes indignée et vous n’avez pas cédé […] C’est un exemple de courage, celui de remettre en cause le poids des héritages », a-t-il ajouté. Le chef de l’État français a annoncé que son pays allait consacrer 120 millions d’euros (environ sept milliards 800 millions de francs) à un fonds pour soutenir « la lutte contre les violences et les discriminations faites aux femmes » dans le monde. Le président français a aussi souhaité que 2019 soit « une année utile pour les droits des femmes » à l’occasion de la présidence du G7 par la France. Des mesures seront prises pour l’éducation des jeunes filles, en particulier au Sahel, ou la création d’une banque pour l’entreprenariat féminin en Afrique. Paris propose également d’accueillir en 2020 une conférence mondiale sur les femmes 25 ans après celle organisée par l’ONU à Beijing en 1995. Emmanuel Macron a remis le prix entouré de son épouse Brigitte et des membres de la famille de Simone Veil.