C’est un clap de fin atypique pour l’artiste Nkotti François. S’éteindre quelques mois seulement après la célébration de ses 50 ans de carrière. Bibliothèque vivante du Makossa, sonorité portée par son littoral natal, il a rendu l’âme le mercredi 4 août 2021 à l’hôpital général de Douala, des suites de maladie. Papa « Desto » qui a fait danser l’Afrique entière durant plusieurs décennies tire sa révérence de la scène et de la vie à l’âge de 70 ans.
Une vie bien remplie
Né le 15 février 1951 à Bonassama, Nkotti Francois alors âgé de 20 ans décide de faire carrière dans la musique. Père du célèbre concours de la chanson devenu « Mutzig stars », il a bataillé corps et âme pour hisser la musique camerounaise et le Makossa en particulier au plus haut.
À la suite de la dislocation de l’orchestre Les Fantastic Boys, l’artiste va former en 1972 les « Black Styl », célèbre groupe de Makossa dans lequel on retrouve Toto Guillaume, Emile Kangué, Essombè Enyawè Antoine et Mouelle Jean. Plus tard, le chanteur arbore une autre casquette, celle de promoteur culturel. Il va conduire sous son aile de grands noms du Makossa à l’instar de Hoïgen Ekwalla de regrettée mémoire, Salle John et Belka Tobis. Le grand « Desto » ne s’arrête pas là. Soucieux de donner une meilleure visibilité à sa passion, il met sur pied dans la ville de Douala, la foire musicale, artistique, industrielle et commerciale du Cameroun (FROMARIC). Un carrefour annuel du donner et du recevoir, regroupant les artistes de tous genres venus du Cameroun et d’ailleurs.
Artiste, promoteur culturel, opérateur économique, Nkotti François s’est aussi investi dans la politique. Sous les couleurs du parti au pouvoir il va briguer la mairie de Bonaléa dans le Moungo. Un poste qu’il remporte et occupe avec brio durant 11 ans.
En 70 ans de vie, 50 ans de carrière musicale, le géant du Makossa tire sa révérence avec à son actif, plus de 10 albums, plus de 150 titres et de nombreux projets culturels, sociaux et commerciaux réalisés.