Cimetière du Père Lachaise, 20e arrondissement de Paris, la capitale française, entouré de son épouse et de ses proches collaborateurs, André Magnus Ekoumou, l’ambassadeur du Cameroun en France, est accueilli par Claire Diboa et Michel Dibango, deux descendants de l’illustre disparu de renommée planétaire. Manu Dibango, né le 12 décembre 1933 à Douala, au Cameroun, a été arraché à l’affection de siens et des mélomanes le 24 mars 2020, à Paris, après avoir été contaminé par le COVID-19. « J’ai été instruit par le chef de l’Etat à venir m’incliner ici, à son nom et au nom de son épouse », a confié André Magnus Ekoumou pour sa première sortie officielle en qualité de chef de mission diplomatique du Cameroun en France. En mission dans l’Hexagone pour rassembler les Camerounais, André Magnus Ekoumou exprime clairement la volonté du chef de la diplomatie au Cameroun.
« C’est un devoir de mémoire de venir ici. Manu ne peut pas nous appartenir certes, mais Manu c’est d’abord le Cameroun », rappelle l’ambassadeur du Cameroun en France. « Soul Makossa », face B, des 45 tours, de l’hymne de la huitième Coupe d’Afrique des Nations de 1972 organisée au Cameroun, a séduit les Afro-Américains venus à Paris en quête de leurs racines à travers des disques africains, fut l’élément déclencheur de l’ouverture de Manu Dibango au monde entier. La voix roque et surtout le savant jeu de mots de celui qui, à 15 ans, en 1949, fit un voyage initiatique de Douala à Marseille en 21 jours avec dans ses bagages 3kg de café, sont devenus une source d’inspiration pour plusieurs génération de créateurs des œuvres de l’esprit. Jusqu’en 2019 avec son titre « Safari symphonique », Manu Dibango a travaillé dur, évitant de faire le disque de trop, portant le Cameroun dans son cœur, conservant jalousement sa nationalité camerounaise.
« La patrie n’a pas oublié Manu parce qu’il a porté le Cameroun en lui jusqu’à son dernier souffle », a témoigné Michel Dibango, fils du père de « Soul Makossa ». Manu Dibango, ambassadeur de l’UNESCO pour la paix, qui aurait eu 87 ans en décembre prochain, laisse derrière lui une famille éplorée mais fière de son héritage. Son Excellence André Magnus Ekoumou a déposé une gerbe de fleurs aux couleurs nationales, barrée d’un message fort. « Son Excellence Monsieur le président de la République et Madame Chantal Biya, la patrie tout entière reconnaissante ».